Nous sommes contents, la prime de 183 euros va être maintenue, c’est une première bataille de gagnée
, se félicite Hervé Le Marquand, délégué FO aux Maisonnées. Cette structure associative gère six sites d’accueil d’adultes autistes en Indre-et-Loire. Le 11 février dernier, le conseil d’administration a prévenu les 160 salariés qu’ils n’allaient plus percevoir, probablement dès fin février, la prime Laforcade (issue du Ségur 2) qui leur était accordée depuis avril 2022. Motif avancé, les salariés, qui relèvent de la branche de l’aide à domicile, ne seraient finalement pas éligibles à ce complément revalorisant les salaires dans le secteur médico-social.
Le combat se poursuit au Conseil d’État
Refusant de perdre l’équivalent de 10 à 15% de leur salaire, les salariés se sont mis en grève dans la foulée, à l’appel de FO. Près de 80% du personnel se sont mobilisés. Leur détermination a payé. Le 21 février, après 11 jours de grève, la direction a accepté de satisfaire une grande partie de leurs revendications. Les 183 euros continueront à être versés aux salariés. Des discussions devraient également démarrer autour d’un changement de convention collective, ce qui permettrait de mieux correspondre à la nature de la structure et de pérenniser le financement de la prime.
Les salariés ont aussi obtenu le paiement de la moitié des heures de grève, l’autre moitié étant déduite des heures annualisées du planning. Le travail a repris le 22 février.
Mais le combat se poursuit sur le plan judiciaire, au Conseil d’État. FO dénonce une atteinte au droit de grève. Une grande partie du personnel a en effet été réquisitionnée de force, à la demande du préfet, pour aller travailler durant le conflit. On n’a jamais vu de telles réquisitions dans notre secteur. Si on n’a même plus le droit de faire grève…
, déplore Hervé Marquand.