Hôpital : FO ne lâche rien sur la nécessité d’augmenter les effectifs et les lits

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Eric TSCHAEN/REA

La fédération FO-SPS maintient la pression sur l’exécutif, et exige une seconde phase du Ségur de la Santé sur les capacités hospitalières en effectifs et en lits.

Programme de rentrée chargé pour la fédération FO des personnels des Services publics et des services de santé (FO-SPS). Alors qu’elle a déjà l’objectif de conclure, d’ici la fin de l’année, le volet RH du Ségur de la Santé (avec d’une part la conférence sociale pour les agents du médico-social et du social en attente des mesures du Ségur et d’autre part, les discussions sur les modalités de passage en catégorie B des ambulanciers et, au 1er janvier 2022, en catégorie A des techniciens de laboratoire, diététiciens et préparateurs en pharmacie hospitalière), la voilà déjà repartie à l’offensive. Il est urgent de débuter une seconde phase du Ségur de la Santé sur les capacités hospitalières, en effectifs et en lits, martèle Didier Birig, secrétaire général de la fédération FO-SPS.

La fédération, qui a frappé un grand coup à l’orée de l’été avec l’appui de la confédération, en révélant la suppression ou la fermeture de 1 816 lits dans les hôpitaux sur quinze mois, entre le 1er janvier 2020 et le 30 mars 2021 (d’après le décompte réalisé par les syndicats FO dans les établissements), maintient la pression sur l’exécutif. Elle demande un moratoire et qu’une évaluation sincère sur la fermeture de lits soit réalisée.

Rompre avec l’approche financière de « Ma Santé 2022 »

Il faut tirer le bilan de la crise sanitaire à l’hôpital, et revoir les orientations du plan Ma Santé 2022 pour rompre avec l’approche financière qui prévaut. C’est une exigence forte des hospitaliers dont les conditions de travail sont tributaires des effectifs et du nombre de lits. Mais le sujet concerne, et interpelle, l’ensemble des Français qui a constaté les grandes difficultés des établissements face à la crise sanitaire. Ils attendent que l’hôpital, ce service public qui leur est cher, soit à la hauteur des enjeux et des futures probables autres crises sanitaires, avec une prise en charge des soins de qualité, explique le secrétaire général de la fédération.

Pour améliorer les conditions de travail des hospitaliers, ainsi que la prise en charge des patients, celle-ci a déjà rendu public ses revendications : la création de 15 000 postes d’agents dans un premier temps, l’augmentation également des effectifs en formation initiale (infirmières, aides-soignantes, médecins), ainsi qu’un bilan contradictoire sur le nombre de lits effectivement supprimés ou fermés, pour commencer.

Aucun retour, pour l’instant, du ministère

Le décompte des suppressions de lits réalisé par les syndicats FO des établissements, qui a été conduit pour objectiver la situation et a fait grand bruit lors de sa présentation, n’a pas (encore) été réactualisé depuis la conférence de presse tenue par la fédération le 21 juin dernier. Ce chiffre de 1 816 postes supprimés ou fermés, entre le 1er janvier 2020 et le 30 mars 2021, regroupe les suppressions relevant d’une décision politique, ainsi que les fermetures de lits en lien avec le manque de personnels.

L’importance de ce chiffre suffit pour ouvrir les discussions. D’autant que ce bilan est forcément sous-estimé, puisque FO n’est pas implantée dans l’ensemble des établissements. Nous avons interpellé plusieurs fois, depuis fin juin, le cabinet du ministre. Il ne conteste pas notre décompte, mais affirme que 4 000 lits ont été créés sur la période. On aimerait bien savoir où !, commente le militant FO.

Avec cette affirmation, le ministère ne fait que renvoyer à l’annonce qu’il avait faite à l’issue du Ségur de la Santé, à l’été 2020 : il avait alors promis la création d’une enveloppe budgétaire de 50 millions d’euros annuels pour financer —à partir de l’hiver 2020— l’ouverture ou la réouverture de 4 000 lits dans les hôpitaux, à la demande, afin que ceux-ci puissent s’adapter à la suractivité saisonnière ou épidémique. Ont-elles été effectives ?

Puisque que le ministère n’a, pour l’instant, fait aucun retour sur la demande de création d’un groupe de travail dédié aux capacités hospitalières en effectifs et en lits, la fédération FO est résolue à ouvrir la séquence dans le cadre du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH).

FO attend, de la part de l’exécutif, un changement de paradigme de sa politique de santé, appuie le secrétaire général de FO-SPS, laquelle alerte depuis des années sur la pénurie endémique de personnels et de moyens dans les hôpitaux.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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