Le « plan » pour la santé, présenté par le président de la République ? Une fois de plus, aucune annonce
de créations de postes ou de perspectives d’amélioration des conditions de travail
, tranche la fédération SPS-FO. Or, sur le terrain, les agents sont près de craquer. À Pontoise (Val-d’Oise), 90 % des personnels des urgences étaient en arrêt maladie du 9 au 16 janvier. Depuis, quinze personnes ont été embauchées
, indique Claudine Galle du GD FO-Santé du Val-d’Oise, pestant contre une situation générale : On augmente l’activité hospitalière sans pour autant augmenter les effectifs !
Évelyne Lingeri, secrétaire FO-Santé en région parisienne, témoigne : Les hôpitaux ne parviennent pas à combler les postes vacants. Rien que dans la région, plusieurs centaines de personnels partent chaque année et quittent même le secteur de la santé.
De vraies-fausses mesures d’attractivité
Quant aux mesures d’attractivité
annoncées, certaines virent au miroir aux alouettes
. Ainsi, une prime d’attractivité aux agents de la petite couronne parisienne, mais pas à ceux de la grande !
. La prime dite de soins critiques, 118 euros, certes étendue, ne s’adresse pas, elle, à tous les agents. Et elle supprime de la NBI (bonification indiciaire). Au final, elle est de 55 euros et ne compte pas pour la retraite !
. Dans l’Est, au CHR de Metz-Thionville (près de 6 000 agents), un mouvement est parti de la base
, indique Laurent Stoehr, secrétaire FO du GD-Santé de Moselle. Fin décembre, la quasi-totalité des soignants des urgences et de la réa à Saint-Avold et Thionville ont été placés en arrêt maladie par leurs médecins. Les syndicats, dont FO (deuxième syndicat au CHR et premier à Thionville), ont déposé dès le 22 décembre des préavis de grève dans plusieurs structures et y ont organisé des rassemblements début janvier. Si le CHR a annoncé depuis le recrutement de six infirmières et six aides-soignantes supplémentaires, celui-ci serait temporaire
, le temps de la crise épidémique, s’indigne Laurent Stoehr. Rien de pérenne donc.