Hôpital public : pour retenir ses agents, en prendre soin est une urgence

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Eliot Blondet/POOL/REA

FO-SPS a toutes les raisons d’exiger un plan Marshall pour la santé et d’avoir déposé un préavis de grève illimitée, effectif depuis le 10 janvier. Car sur le terrain, les personnels sont à bout. Exemples.

Le « plan » pour la santé, présenté par le président de la République Une fois de plus, aucune annonce de créations de postes ou de perspectives d’amélioration des conditions de travail, tranche la fédération SPS-FO. Or, sur le terrain, les agents sont près de craquer. À Pontoise (Val-d’Oise), 90 % des personnels des urgences étaient en arrêt maladie du 9 au 16 janvier. Depuis, quinze personnes ont été embauchées, indique Claudine Galle du GD FO-Santé du Val-d’Oise, pestant contre une situation générale : On augmente l’activité hospitalière sans pour autant augmenter les effectifs ! Évelyne Lingeri, secrétaire FO-Santé en région parisienne, témoigne : Les hôpitaux ne parviennent pas à combler les postes vacants. Rien que dans la région, plusieurs centaines de personnels partent chaque année et quittent même le secteur de la santé.

De vraies-fausses mesures d’attractivité

Quant aux mesures d’attractivité annoncées, certaines virent au miroir aux alouettes. Ainsi, une prime d’attractivité aux agents de la petite couronne parisienne, mais pas à ceux de la grande !. La prime dite de soins critiques, 118 euros, certes étendue, ne s’adresse pas, elle, à tous les agents. Et elle supprime de la NBI (bonification indiciaire). Au final, elle est de 55 euros et ne compte pas pour la retraite !. Dans l’Est, au CHR de Metz-Thionville (près de 6 000 agents), un mouvement est parti de la base, indique Laurent Stoehr, secrétaire FO du GD-Santé de Moselle. Fin décembre, la quasi-totalité des soignants des urgences et de la réa à Saint-Avold et Thionville ont été placés en arrêt maladie par leurs médecins. Les syndicats, dont FO (deuxième syndicat au CHR et premier à Thionville), ont déposé dès le 22 décembre des préavis de grève dans plusieurs structures et y ont organisé des rassemblements début janvier. Si le CHR a annoncé depuis le recrutement de six infirmières et six aides-soignantes supplémentaires, celui-ci serait temporaire, le temps de la crise épidémique, s’indigne Laurent Stoehr. Rien de pérenne donc.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération