Il est hors d’âge d’opposer public et privé.
Emmanuel Macron a voulu couper court aux critiques le 16 mai, en dévoilant seize nouveaux centres de recherche biomédicale éligibles au plan « Innovation santé 2030 ». Lancé mi-2021, celui-ci escompte renforcer l’attractivité de la recherche grâce à un soutien de 1 milliard d’euros. Parmi les nouveaux labellisés, douze instituts hospitalo-universitaires se partageront 300 millions d’euros ; quatre « biocluster » (associant public et privé, déjà financés par les industriels) bénéficieront de plus de 400 millions d’euros
! S’y ajoutent 200 millions pour les infrastructures en biologie et une cinquantaine de chaires d’excellence
. N’en jetez plus ! Pour FO-SPS (services publics et de santé), l’annonce, qui sanctuarise la place faite au privé, est indécente alors que la situation des hôpitaux publics continue de se dégrader face à l’inertie des décisions gouvernementales
.
Journée d’actions le 20 juin
L’urgence, ce n’est pas le soutien financier à la recherche
, note Didier Birig, secrétaire général de la fédération FO. Il rappelle la spirale infernale du manque de moyens qui empêche les hôpitaux publics de répondre dignement, et en sécurité, au public et génère des conditions de travail inacceptables pour les personnels. Tous les indicateurs sont au rouge : services d’urgence débordés ou fermés, démissions d’agents, attractivité déclinante des études paramédicales... La seule action de l’exécutif, c’est de faire travailler plus longtemps les agents
, dénonce le militant qui rappelle la revendication d’un plan Marshall de la santé avec 200 000 recrutements. Avec l’intersyndicale, FO-SPS appelle à une journée d’actions le 20 juin.