Hôpitaux : La question de la grève nationale est posée

Élections dans la Fonction publique par Françoise Lambert

La délégation FO-Santé reçue au ministère de la Santé le 15 novembre 2018.La délégation FO-Santé reçue au ministère de la Santé le 15 novembre 2018. © F. BLANC
Article publié dans l’action Élections dans la Fonction publique

L es syndicats FO de la santé et du médico-social ont déposé leurs revendications auprès des Agences régionales de santé le 15 novembre. Sans prise en compte des revendications, FO-Santé pose la question d’une grève nationale de tous les hôpitaux et Ehpad.

L’initiative nationale lancée par la fédération FO-Santé a fait carton plein le 15 novembre. Dans une vingtaine de villes, les syndicats FO des hôpitaux et des Ehpad ont porté leurs revendications auprès des Agences régionales de santé (ARS) et des préfectures. À Paris, une délégation a été reçue au ministère de la Santé. Objectif : obtenir des réponses précises, région par région, établissement par établissement, sur des revendications portant sur les moyens financiers et humains, les conditions de travail, la titularisation des contractuels, la qualité des soins. Mais aussi parfois sur l’avenir de certains hôpitaux ou services, comme la maternité de l’hôpital du Blanc (Indre), fermée à la mi-octobre en dépit d’une large mobilisation des personnels hospitaliers, des élus et de la population. Ou celle de Bernay (Eure), contre la fermeture de laquelle FO a déposé le 9 novembre des recours auprès du tribunal administratif de Caen.

RASSEMBLEMENTS DEVANT LES ARS

Parmi les nombreuses initiatives, à Strasbourg comme à Angers ou dans le Rhône, des rassemblements de militants se sont tenus devant les Agences régionales de santé en soutien aux délégations. À Périgueux (Dordogne), les militants et adhérents FO se sont rassemblés devant le centre hospitalier Saint-Astier, après avoir battu le pavé dans le centre-ville.

À Paris, le rendez-vous au ministère a été l’occasion pour les militants FO de déposer les 10 000 signatures recueillies dans le cadre d’une pétition nationale en faveur de la titularisation des contractuels à l’hôpital public.

Aucune réponse concrète n’a été apportée aux revendications nationales du syndicat. Nous avons notamment demandé le retrait d’un plan d’économies de 1,2 milliard d’euros, qui menace 30 000 postes. Il nous a été répondu que tout le monde devait participer à une modification profonde du système, relate Luc Delrue, secrétaire fédéral FO-Santé. Localement, les syndicats FO vont maintenant rendre compte à leurs adhérents et aux personnels des réponses apportées – ou pas – par les pouvoirs publics.

FO-Santé lance d’ores et déjà un avertissement, si les revendications restaient lettre morte : La préparation d’une grève nationale de tous les hôpitaux, de tous les Ehpad est posée pour défendre nos statuts, nos conditions de travail, les postes, notre pouvoir d’achat et le service public, écrit-elle. Pour FO, il est hors de question d’accompagner la destruction des hôpitaux et le plan Santé 2022, qui en est le bras armé.

Dans cette attente, les mobilisations locales se poursuivent. Avec succès souvent, comme à l’hôpital de Vierzon (Cher), où FO et les autres syndicats, en grève depuis juin, viennent d’obtenir l’abandon de la fermeture de blocs opératoires et de la maternité, ou à l’hôpital de Niort, où FO a décroché 100 titularisations de contractuels et 200 passages de CDD en CDI à l’issue d’une grève de 66 jours avec occupation du site.

 

Des médecins à deux vitesses ?
© F. BLANC

Les médecins titulaires d’un diplôme hors Union européenne ont manifesté le 15 novembre devant le ministère de la Santé à Paris pour demander leur régularisation, alors que l’exercice de 1 000 des 4 000 praticiens concernés est menacé à partir du 1er janvier 2019. Le mouvement, organisé par leur syndicat PADHUE, était soutenu par le Syndicat national des médecins hospitaliers FO (SNMH-FO). Ce dernier demande le respect des engagements donnés par le ministère et l’établissement d’une procédure pérenne et des conditions claires lors du recrutement de ces praticiens.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante