L a demande d’une hausse générale et substantielle des salaires indiciaires des fonctionnaires demeure une revendication essentielle pour FO. Et pour cause. Le point d’indice - base pour le calcul des traitements/salaires indiciaires dans la fonction publique - est quasi gelé depuis 2010. Les agents ont juste reçu une augmentation minime et en deux temps, en juillet 2016 (+ 0,6 %) et février 2017 (+ 0,6 %). Pour retrouver la valeur réelle du point d’indice de janvier 2000, il faudrait une revalorisation du point de 18,7 % !
, expliquent les fonctionnaires FO, rappelant que la hausse ces dernières années des prélèvements sociaux a plombé les salaires/traitement non revalorisés.
De son côté, le gouvernement, qui a décidé un nouveau gel des salaires en 2019, tente d’imposer un système exacerbant la part de salaire au mérite. Il avait par ailleurs traîné les pieds en 2017 avant d’accepter, sous la pression syndicale, de FO notamment, de simplement compenser la hausse du taux de CSG au 1er janvier dernier. Plus que jamais, l’interfédérale FO (UIAFP-FO) revendique donc une augmentation immédiate du point d’indice
, afin de rattraper la perte de pouvoir d’achat, de contrer la tendance à une Smicardisation des agents, mais aussi de ne pas compromettre définitivement, par le gel, le niveau des pensions de demain.
La revendication de vraies hausses de salaires et d’une revalorisation des grilles indiciaires renvoie à la contestation par FO du cadre contraint dans lequel l’évolution des salaires est désormais négociée. Concrètement, le cadre du Protocole sur les parcours professionnels, carrières et rémunérations. Le PPCR, machine à faire des économies
, rejeté par FO notamment, a été imposé le 30 septembre 2015 aux agents alors que ce protocole n’avait pas recueilli une approbation syndicale majoritaire, ainsi que l’escomptait le gouvernement.
PPCR : la lourde contrainte
Entré en vigueur au 1er janvier 2016, le PPCR, qui prétendait améliorer la progression des rémunérations des agents, impose en fait des négociations salariales triennales prenant en compte, qui plus est, des données macroéconomiques telles que la croissance, l’inflation ou encore, comme si c’était un gain salarial, l’évolution globale des salaires en fonction de l’ancienneté (GVT)… Le PPCR prétendait améliorer aussi le déroulement des carrières. Dans les faits, la rénovation des grilles indiciaires est étalée jusqu’en 2021, cela assorti d’un allongement de la durée des carrières ou encore d’une suppression des réductions de temps de service.
Le PPCR annonçait aussi l’intégration d’une partie des primes dans le traitement. Or, cette intégration insuffisante, insignifiante
démontre surtout que la réforme PPCR ne coûte quasiment rien car les agents autofinancent les nouvelles grilles par des carrières plus longues, un avancement ralenti et des promotions limitées
. FO demande une amélioration des grilles grâce à l’intégration pour tous de la moyenne des primes de chaque catégorie
.