Il faut savoir arrêter une loi Travail...

Revue de presse par Michel Pourcelot

Manifestation des cheminots le 6 juin 2016. Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0 - flickr.com/force-ouvriere
Article publié dans l’action Dossier Loi Travail

Devant la poursuite de la mobilisation contre la loi Travail et la multiplication des grèves, le gouvernement s’est targué d’avoir réglé la plupart des points de conflits. Suffisamment pour que le chef de l’État déclare, le 7 juin, « il faut savoir arrêter une grève ». Stop ou encore ? Vues de la presse.

La Voix du Nord
L’Histoire au programme de l’épreuve : « Petit cours d’histoire donné par la CGT à François Hollande : dans l’interview qu’il nous a accordée, le président de la République citait le communiste Maurice Thorez pour expliquer qu’il faut "savoir arrêter une grève". Le syndicat s’est chargé de lui rappeler mardi la deuxième partie de la phrase : "Il faut savoir arrêter une grève dès que la satisfaction a été obtenue" ». Et, pour l’instant, c’est plutôt I can’t get no satisfaction. « Maurice Thorez avait prononcé sa phrase devenue célèbre en juin 1936, lors du Front populaire. Alors secrétaire général du PCF, après la signature des accords Matignon (semaine de 40 heures, 15 jours de congés payés…), il avait appelé à la reprise du travail. En novembre 2007, Nicolas Sarkozy avait également utilisé la première partie de la phrase du responsable communiste pour appeler à une sortie d’un mouvement de grève dans les transports ». Les 80 ans du Front populaire sont bien agités.

Le Télégramme
« Coincé entre opposition à la loi Travail et des revendications catégorielles, l’Exécutif a multiplié les gages, au cas par cas, mais refuse de plier sur le texte de la ministre, Myriam El Khomri. En face, les syndicats hostiles appellent à "renforcer la mobilisation" avec, en ligne de mire, la manifestation nationale du 14 juin à Paris. (...) la grève, qui perturbait encore fortement le trafic ferroviaire pendant le week-end, a été reconduite (...), malgré l’appel du patron de l’entreprise, Guillaume Pepy, à la "solidarité" avec les Français ». Un apôtre de la libéralisation appelant à la solidarité...

Journal du Dimanche
Quant au Premier ministre, il « a appelé mardi à signer "un bon accord" et à cesser une grève "incompréhensible". "Tout le monde considère que c’est un bon accord, un bon accord pour l’entreprise et pour la branche", a déclaré le chef du gouvernement ». Langue de bois ou chronique d’une branche morte annoncée ?

L’Obs
Et l’avis du rail ? « SUD et FO Cheminots ont appelé à poursuivre le mouvement et annoncé que la grève était reconduite ce mercredi 8 juin, car « La Direction est allée jusqu’à transcrire l’article 2 de loi El Khomri dans l’article 49 de l’accord qui permet de déroger à toutes règles de l’accord d’entreprise. Les cheminots ont donc raison de s’inscrire dans une convergence de lutte avec la "loi travail". ». Quand vie du rail et loi travail riment...

Le Courrier de l’Ouest
L’Elysée se met aux abonnés absents : « Agacés par le silence de François Hollande, à qui ils ont adressé un courrier le 20 mai pour être reçus "rapidement", les syndicats contestataires se montrent déterminés à maintenir la pression dans d’autres secteurs ». Résultat à force de botter en touche, le gazon peut devenir maudit : « à deux jours de l’Euro de football, la grève à la SNCF a été reconduite pour jeudi et la mobilisation dans le secteur des déchets s’étend, avant des manifestations à venir ». A moins que l’exécutif ne se décide à remettre la balle au centre.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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