Internet, espace anonyme de propagation des propos racistes et antisémites

Rapport de la CNCDH par Nadia Djabali

Conférence de presse de présentation du rapport de la CNCDH « La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie », le 22 mars 2018. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Internet est devenu le réceptacle d’un déferlement des discours de haine, déplore le rapport de la CNCDH. Avec le développement du numérique, tracts et courriers ont migré vers le Web, ses plates-formes de vidéo et ses réseaux sociaux.

Une situation que regrette la CNCDH, d’autant plus que la mission de régulation sur Internet du CSA se limite aux services de médias audiovisuels à la demande et ne concerne pas les vidéos publiées par des particuliers sur des plates-formes de partage de vidéos.

Au niveau européen, la directive « Services de médias audiovisuels » prévoit une interdiction des contenus haineux à l’antenne. En cours de révision, son champ d’application pourrait très prochainement être élargi aux plates-formes de partage de vidéos, aux réseaux sociaux, voire aux plates-formes de diffusion en direct sur Internet.

Des amendes très lourdes

+ 108,5 %

C’est le taux d’augmentation des signalements pour injure ou diffamation xénophobe enregistré en 2017 sur le site Pharos.

Côté français, le gouvernement a annoncé son plan 2018-2020 contre le racisme et l’antisémitisme. Il souhaite obliger les plates-formes à prendre leurs responsabilités. Parmi les objectifs de ce plan : détecter, signaler et supprimer les contenus illicites sur Internet. Un groupe de travail doit faire des propositions de modification de la loi. Parmi les pistes envisagées : de lourdes amendes, fermeture des comptes, enquête sur les forums de discussion menés sous pseudonyme. Le plan prévoit en outre la création d’une équipe nationale d’intervention rapide pour assister les enseignants et acteurs de terrain confrontés à des situations conflictuelles.

Pour l’heure, les internautes peuvent signaler un contenu qu’ils jugent illicite sur le site Pharos, la plate-forme de signalement du ministère de l’Intérieur. Cette plate-forme a enregistré en 2017 un bond de 108,5 % des signalements pour injure ou diffamation xénophobe. Les utilisateurs d’Internet peuvent également se tourner vers les plates-formes des fournisseurs d’accès ou encore vers les associations de lutte contre le racisme.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante