Inacceptable pour FO
Une situation inacceptable
pour FO Métaux, qui a soutenu l’appel à la grève de 24 heures (3x8) lancé par FO et les trois membres de l’intersyndicale du site d’Inteva Products France à Saint-Dié (Vosges) pour le 21 juillet. Elle a été massivement suivie : à quelque 90%, indique Sophie Lerognon, DS et DSC de FO, deuxième organisation syndicale du groupe.
Abandon à moindre frais
Il faut dire
, explique Sophie Lerognon, que les salariés sont dans l’incompréhension
depuis qu’Inteva Products France (663 salariés), filiale de l’américain Inteva Products, a été, le 10 juin dernier, placé en redressement judiciaire, à sa propre demande, par le tribunal de commerce d’Orléans, et qu’il s’est ensuite rangé parmi les repreneurs de ses propres sites français, hormis celui de Saint-Dié (serrurerie automobile), ainsi directement menacé de fermeture. Soit 241 emplois. Contrairement aux engagements de soutien, pris et répétés, le groupe américain Inteva, après avoir cédé son activité toits ouvrants en mai 2019, abandonne sa filiale française à moindre coût aux frais de l’AGS [fond de garantie des salaires. NDLR] et de la collectivité
, avait alors dénoncé l’intersyndicale d’Inteva France, le 10 juin.
Un site déjà malmené
Nous ne pouvons accepter ce comportement de voyous, qui jette plus de 50 ans de savoir- faire aux oubliettes
, s’indigne Sophie Lerognon, qui ne compte plus ses heures et se démène de plus belle pour tenter de maintenir l’emploi sur le site de Saint-Dié. Ce dernier, avant de subir quatre mois d’activité partielle due au Covid, avait déjà été malmené : il y a tout juste un an son bureau d’études (R&D) avait été fermé, avec à la clé la suppression de 21 postes et le transfert de 14 autres sur le site de Sully-sur-Loire (Loiret), où se trouve le siège social du groupe. Les syndicats du site vosgien avaient alors exprimé leur inquiétude : Nous avons surtout peur que ce ne soit qu’un début et qu’on aille vers la fermeture totale de l’usine
, plusieurs chaînes de production ayant été transférées en Roumanie. Leurs craintes semblent se vérifier alors qu’Inteva France n’est même pas complètement sortie de deux PSE qui avaient aussi impacté les deux autres sites français d’Inteva : 51 suppressions de postes à Esson (moteurs lève-vitres), dans le Calvados, en 2019, 22 à Sully-sur-Loire en 2018 (délocalisation en République tchèque de ses lignes de production de lève-vitre) puis 38 autres en 2019.
Le maintien des sites
Aujourd’hui, devant ce fait accompli, d’ouverture d’un redressement judiciaire
, FO, avec les autres membres de l’intersyndicale d’Inteva France, a exigé la poursuite du financement de l’exécution des 2 PSE
et le maintien des 3 sites
[Sully, 176 salariés, Saint-Dié, 241, et Esson, 246. Ndlr] et du plus grand nombre d’emplois en France, dans le cadre d’un ou de projets pérennes industriellement et financièrement
ainsi que le financement d’un PSE, à la hauteur des précédents, pour les salariés qui ne seraient pas repris
.
A également été demandé que seules les offres de reprise, reprenant tous les sites, y compris Saint-Dié, soient prises en compte
. Les syndicats fondent quelques espoirs sur les constructeurs automobiles, notamment Peugeot à Saint-Dié. La direction, elle, argue du fait qu’Inteva France n’a pas pu bénéficier de prêts garantis par l’État (PGE) et que sa banque, américaine, n’a pas voulu suivre plus avant au regard des pertes de ces dernières années.
Pas au bout de leur peine
Alors même qu’à Saint-Dié ont été enregistrés des problèmes concernant la paye du mois de juin suite aux refus des AGS
, les salariés ne sont pas au bout de leur peine : la prochaine échéance, quant à leur futur n’interviendra pas avant le 28 août, date à laquelle les offres de reprise seront entérinées. Elle avait été précédemment fixée au 17 juillet. Au total, quatre repreneurs sont actuellement en lice, dont Inteva...