Italie : adoption du Jobs Act

La lettre électronique @ ctualités Europe – International n°26 par Secteur Europe - International

Congrès FO – Matinée internationale en présence des invités étrangers.

La camarade de la UIL (Union italienne du travail) est revenue sur les nombreuses réformes du droit du travail depuis le début de la crise. La plus récente, le « Jobs Act », adoptée en décembre (voir lettre électronique) est la troisième réforme du marché du travail en trois ans. Le refrain est le même partout : il s’agit de « simplifier » le Code du travail et de faciliter les licenciements (désormais possible sans motif), pour « décrisper » les employeurs et attirer les investisseurs étrangers, et les inciter à embaucher davantage (le taux de chômage en Italie est de 13%, plus de 40% chez les jeunes). Autre point important de la réforme : la modification du fameux article 18. Désormais, l’employeur n’est plus contraint de réembaucher un salarié dont le licenciement a été jugé abusif.

La réforme renforce également la mise en concurrence des salariés entre eux : les travailleurs régis par les dispositions antérieures à la réforme sont mieux protégés que les autres car un nouveau contrat de travail prévoit une protection du salarié en fonction de son ancienneté.

Autrement dit : la flexibilité sans la sécurité, une augmentation des inégalités et des injustices sociales.

A ce titre justement, la UIL rappelle que le pays souffre de la précarité de l’emploi. Le Jobs Act ne résout pas le problème de la dualisation du marché du travail, en raison d’une forte persistance des formes d’emploi atypiques. La UIL demande notamment l’État d’assumer ses responsabilités dans l’accompagnement des chômeurs.

La réforme tend enfin à déplacer le risque social vers le secteur public : les employeurs ont vu leurs contributions sociales et fiscales exonérées pendant trois ans, ce qui impacte directement les recettes publiques.

Pour rappel, la UIL et la CGIL avaient appelé à une grève générale pour dénoncer le contenu et la méthode de la réforme « Jobs Act » (voir lettre électronique n°24). Les différentes dispositions de la réforme entrent actuellement en vigueur, avec la publication des décrets d’application le 7 mars dernier sur la modification de l’article 18 et le contrat à droits progressifs.

Sur le même sujet

Italie : rejet massif de la réforme constitutionnelle, mais pas seulement

Europe par Evelyne Salamero

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a annoncé sa démission dans la nuit de dimanche à lundi, après que 59,1% d’italiens ont rejeté la réforme de la constitution. La centrale syndicale CGIL avait appelé à voter non au référendum. Nul doute que la réforme du travail en vigueur depuis un an et demi n’a pas non plus échappé à la sanction des électeurs.

Italie – CGIL 1 - Jobs Act 0

Europe par Secteur Europe - International

La CGIL, une des principes organisations syndicales en Italie, a obtenu une victoire décisive dans la défense des droits des travailleurs en obtenant l’abrogation – par un décret-loi datant du 17 mars 2017 – de certains pans du Jobs Act, énième réforme libérale du marché du travail en Europe.

La difficile équation budgétaire de l’Italie dans un contexte politique tendu

Europe par Secteur Europe - International

Après les « dérapages » budgétaires de l’Espagne et du Portugal que la Commission européenne avait finalement décidé de ne pas sanctionner (voir lettre électronique n°36), c’est l’Italie qui est désormais dans le viseur des institutions européennes, mais la passe d’armes entre le président de la Commission et le gouvernement italien dépasse largement les enjeux budgétaires nationaux.