J’agis donc je suis

Actualités par Corinne Kefes

Femme de tête à plus d’un titre, Hannah Arendt a théorisé la politique, loin des clivages de son époque. Prenant position sur des sujets controversés comme le totalitarisme ou le sionisme, elle met l’homme au centre de sa réflexion.

Le Petit Théâtre de Hannah Arendt, Marion Muller-Colard et Clémence Pollet, éditions Les petits Platons, 63 pages, 14 euros.

Le livre se déroule en partie dans un théâtre et met en scène deux Hannah, la jeune candide et la femme d’expérience, dans un jeu de miroir qui doit dévoiler la vérité. À la manière du Petit Prince, la petite Hannah demande non pas un dessin mais une histoire.

Et au fil des pages, sur cette scène factice où peuvent se dérouler toutes les histoires du monde, l’histoire ne se raconte plus, elle se vit, car « raconter doit être agir ». Pour Hannah Arendt l’action prime sur toute activité humaine, elle permet l’affirmation de la singularité de l’homme et de sa liberté. Elle est ce qui le distingue de l’animal, mû par les nécessités naturelles. C’est par ses interactions avec les autres que l’homme se révèle. Le livre souligne aussi l’importance du lien générationnel tissé par la mémoire et les œuvres que l’homme laisse derrière lui et de la notion d’enfantement comme l’opportunité sans cesse renouvelée d’un nouveau départ pour l’humanité.