Combien de fois n’a-t-on pas entendu dire que la France n’est pas réformable, notamment dans les domaines sociaux et du travail ?
Combien de fois n’a-t-on pas entendu des responsables politiques et patronaux vilipender la rigidité des relations du travail ou l’épaisseur du Code du travail, responsables à leurs yeux du chômage ?
À toutes celles et ceux qui pensent ainsi, je leur conseille la lecture de la dernière Chronique internationale de l’IRES [1], intitulée : « Des réformes du marché du travail pour quelles performances ? ».
On y relève notamment qu’entre 2000 et 2014 il y a eu en France 165 réformes relatives au marché du travail !
On y relève également que rien ne démontre que plus de flexibilité ou de dérégulation favoriserait l’emploi et l’activité économique.
On y relève encore que les réformes (ou plutôt contre-réformes) en la matière ont désécurisé des salariés et sécurisé les employeurs, car elles sont liées à une doctrine néolibérale élaborée notamment par l’OCDE, puis suivie par la Commission européenne et la BCE conformément aux traités signés par les gouvernements.
Tous les candidats à l’élection présidentielle devraient prendre le temps de lire cette analyse (dossier no 155 – septembre 2016).
Face à ce qui apparaissait comme la chronique d’un échec annoncé et maintenant avéré, il est plus qu’urgent de remettre les pendules à l’heure du progrès économique et social, sur le plan européen et national.
Nos analyses et intuitions étaient bonnes. Il faut maintenant que nos revendications aboutissent par la négociation ou, à défaut, par l’action.