J’ai hésité avant de répliquer au tombereau d’insultes du journal, non FO, intitulé L’Anarcho-syndicaliste.
Certains de celles et ceux qui y écrivent ont certes le droit de penser – même à tort ! – ce qu’ils veulent, mais ils ne méritent pas le qualificatif de camarades.
Ces sujets supposés savoir seraient plus inspirés s’ils relisaient, par exemple, Le Crépuscule des idoles de Friedrich Nietzsche.
Lorsque l’anarchiste, en tant que porte-voix des couches déclinantes de la société, exige avec une belle indignation
droit,justice,droits égaux, il ne fait en cela que subir la pression de son acculturation qui n’arrive pas à saisir pourquoi au juste il souffre, en quoi il est pauvre en vie […].Il est au pouvoir d’une pulsion causale : ce doit être la faute de quelqu’un s’il se sent mal […]. Pareillement, la
belle indignationelle-même lui fait du bien.Pour tous les pauvres diables, c’est un plaisir de fulminer, cela procure une petite ivresse de puissance.
Je les laisse donc en proie à leurs convictions et leurs outrances.
Pour terminer par une note d’humour, je reprendrai ce que répondait par courrier, récemment, Dupond-Moretti à Bernard-Henry Lévy : Le 3 mai 1936, Magritte a écrit au critique Dupierreux qu’il n’était
qu’une vieille pompe à merde
. Je n’ai hélas ni le talent, ni l’audace de Magritte.