Franceinfo : vous êtes en pleine négociation avec le patronat sur la nouvelle convention sur l’assurance chômage. Vous allez y arriver ?
Ce n’est pas gagné. Il faut que le patronat fasse quelques efforts. J’aimerais bien qu’on arrive à un accord assez large, à la fois sur la préservation des droits des salariés et demandeurs d’emplois et sur la préservation du rôle des interlocuteurs sociaux. Si on ne s’entend pas, c’est l’État qui reprend la main, donc c’est important qu’on aboutisse à un accord. J’espère la semaine prochaine, mais ce n’est pas encore fait.
La politique économique menée actuellement est-elle bonne finalement ?
Le nombre de chômeurs recule pour la catégorie A, ceux qui recherchent un emploi à temps plein, c’est une légère diminution. Mais il y a deux tendances lourdes : beaucoup d’emplois précaires sont crées avec ceux qui sont en activité réduite et ça c’est en forte hausse de plus de 10% sur un an. Et la tendance pour les seniors est encore mauvaise, donc on est loin d’un retournement.
Mais ne vaut-il pas mieux être en activité réduite qu’au chômage ?
Ce n’est pas de la création d’emplois stables. Il y a une reprise de l’emploi mais elle est très précaire pour beaucoup de salariés. Il y a une inversion réelle de la courbe quand le chômage baisse et qu’on est sur une création d’emplois durables.
Pourtant, les chiffres de l’an dernier et les créations d’emplois globales sont au plus haut depuis 2007...
Dans certains secteurs mais pas partout, ce n’est pas vrai dans l’industrie et le bâtiment qui continuent à perdre des emplois notamment dans le secteur tertiaire. Il y a un vrai problème d’orientation d’économie global en France comme ailleurs.
Et il y a un problème essentiel, c’est la question européenne. Il faut se battre au niveau européen. Beaucoup de citoyens nous disent cette Europe là nous apporte quoi ? On est dans une logique de dumping social. Tous les syndicats au niveau européen réclament des augmentations de salaires aujourd’hui. Il faut que ça se traduise dans les différents pays. Si on poursuit avec le néolibéralisme on continuera à aller dans le mur.