Premier temps de la journée accueil par Mody Guiro au siège de la CNTS et réunion collective avec une quarantaine de syndicats nationaux de la CNTS tous les secteurs sont représentés (agroalimentaire, action sociale, chimie, sécurité sociale ... et même le secteur informel qui est organisé en syndicat).
Mody Guiro a évoqué en préalable à la réunion collective les relations anciennes historiques de sa centrale avec Force Ouvrière en soulignant les liens de solidarité, d’amitié et de fraternité.
Structurés en syndicats nationaux, la CNTS souhaite une évolution de ses structures en créant des fédérations. Les attentes en matière de coopération sont importantes avec FO s’agissant des questions de formation syndicale. A été souligné le travail de formation indispensable qui a été fait avec le séminaire franco-africain qui se déroulait à l’époque à la Bréviere. Mody Guiro a en effet rappelé que tous les leaders syndicaux de la CNTS avaient bénéficié de cette formation qui était très riche.
Les attentes sont nombreuses en matière de formation, plusieurs interventions l’ont montré. En conclusion de cette réunion Jean-Claude Mailly a évoqué plusieurs pistes de coopération sur le sujet de la formation syndicale :
– l’inscription de camarades de la CNTS dans les programmes des Instituts du travail ;
– une fois la structuration en fédérations des syndicats nationaux de la CNTS, la mise en place de contacts directs entre les Fédérations Force Ouvrière et les structures de la CNTS ;
– enfin à étudier l’envoi au Sénégal de formateur sur des sujets thématiques.
Devant l’assemblée le Secrétaire général de FO a souligné le rôle indispensable du syndicat comme un rempart démocratique, la nécessité de la liberté d’association de la négociation collective, du droit de grève, l’application des normes internationales.
Interview par la télévision nationale sénégalaise vidéo de Jean-Claude Mailly et Mody Guiro
Pour finir la matinée réunion avec les membres de la coalition syndicale sénégalaise (les 4 organisations syndicales sénégalaises affiliées à la CSI).
La coalition qui ne correspond pas à une unicité syndicale s’est créée en 2012, depuis elle a réalisé sur certains points une plateforme revendicative commune, comme l’indique un participant à la réunion « une même voix qui porte la voix des travailleurs ».
La création de la collation a été suivie par l’institutionnalisation d’une subvention accordée aux organisations syndicales les plus représentatives. Au Sénégal il existe aussi une mesure de la représentativité des organisations syndicales (représentativité en fonction d’un vote sur sigle).
La Coalition a œuvré aussi pour l’institutionnalisation du Dialogue social avec l’appui de l’OIT dans le cadre d’un programme pour promouvoir le dialogue social.
Avec la rénovation du dialogue social a été mis en place un haut conseil au dialogue social à composition tripartite et présidence neutre.
Jean-Claude Mailly a expliqué le système français de représentativité et les relations entre syndicats.
Les organisations syndicales sénégalaises sont intéressées à la question car le système de représentativité au niveau de l’entreprise n’existe pas au Sénégal.
Aux dires des participants de la réunion, les deux points forts de la coalition à mettre en avant sont le collectif des jeunes et le réseau des femmes.
La question de l’immigration est posée par un camarade : l’organisation et la prise en charge des immigrés.
Sur cette question, Andrée Thomas rappelle les ODD (objectifs de développement durable) et l’importance de connaître les souhaits des pays africains pour pouvoir suivre toute la chaîne économique et sociale et relayer au niveau international leurs souhaits et attentes ainsi que les axes de coopération dans ce cadre.
Et par ailleurs il s’agit aussi de travailler en commun sur la question des chaînes d’approvisionnement.
Autre sujet évoqué la représentation des femmes dans les structures syndicales et leur accès aux postes à responsabilité, le constat est le même qu’en France : ce n’est pas satisfaisant.
Dans l’après-midi, une entrevue rapide a eu lieu avec le ministre du Travail sénégalais Mansour Sy et les délégations CNTS et FO.
Parmi les points d’échanges, le ministre a évoqué avec regret la non signature de la convention de sécurité sociale bilatérale avec la France, convention préparée et discutée depuis deux ans et qui devait été signée lors d’une visite d’État.
Par ailleurs, à la veille d’une conférence sociale, les sujets qui intéressent le ministre et sur lesquels il demande un éclairage français sont ceux portant sur les retraites et les retraites complémentaires, une réforme des retraites est en cours, mais aussi sur la relance de la négociation collective au niveau national et particulièrement sur les classifications.
En fin de journée, la délégation FO a visité une entreprise française la Soboa à Dakar créée en 1928, filiale du groupe Castel.
C’est une usine d’embouteillage de boissons gazeuses et brasserie qui emploie 378 salariés en CDI et 268 intérimaires. Après une visite de l’usine, une réunion s’est tenue dans le local syndical avec le Directeur de l’usine, le DRH et les délégués CNTS de l’entreprise.
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