Jean Léon, la lutte pour les droits des agents

Portrait par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Fonctionnaire territorial et secrétaire adjoint du syndicat FO du Sictom, établissement qui traite et collecte les ordures ménagères dans le secteur de Pézenas-Agde, Jean Léon, 54 ans, est aux côtés des agents, chaque jour et sur le terrain.

Son accent ne trompe pas, Jean Léon est né dans le Sud, à Martigues (Bouches-du-Rhône). Après onze ans en région parisienne en début de carrière, il a pu rejoindre le soleil méditerranéen, cette fois à Pézenas (Hérault). Titulaire d’un CAP de peintre-décorateur, il travaillait dans le privé, comme chef de rayon ou encore moniteur d’auto-école. Le retour en province signera un changement de voie professionnelle. En 2003, Jean est recruté au service nettoiement de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée, la CAHM, qui regroupe vingt communes. Agent de catégorie C, ce sont ses grands débuts dans la fonction publique, versant territorial. Il rejoint le Sictom (300 agents dont une cinquantaine de contractuels) de Pézenas-Agde, le syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères, établissement (EPCI) qui intervient sur 58 communes. Jean y est agent de maîtrise. En 2006, sa titularisation coïncidera avec ses premiers pas dans le syndicalisme, à FO. Depuis il est devenu secrétaire adjoint du syndicat FO, qui longtemps a été en position leader et par son travail a permis d’obtenir des acquis que beaucoup nous envient, telle la prise en charge à 50 % de la mutuelle, le 13e mois…. Pour le syndicat  l’objectif est donc de regagner sa première place. On y travaille ardemment.

Le travail soutenu, Jean connaît. Il est responsable incivilité (dépôts sauvages sur la voie publique…) mais aussi agent de liaison sur les 58 communes gérées par le service qualité terrain. Il relève par exemple les informations sur les collectes d’ordures ménagères mal effectuées, les mécontentements de particuliers... Son salaire est de 2 200 euros net. Les journées sont longues et cela fait trois ans que je ne prends pas de vacances l’été, le service est très sollicité pendant la saison estivale.

Certains se privent de congés

D’autres agents sont dans le même cas. Il est par ailleurs lui-même concerné par les nouvelles pratiques du Sictom, qu’il conteste. J’ai la fonction de contremaître au service incivilité, mais celle-ci n’apparaît pas dans le nouvel organigramme. L’inscrire signifierait la reconnaître et induirait une prime d’environ 50 euros par mois. Ce que refuse pour l’instant la direction. Et bien d’autres choses. L’établissement, qui est dans le collimateur de la chambre régionale des comptes,  ne veut plus embaucher. Ce n’est pas le seul élément inquiétant. À Agde une partie de la collecte des ordures ménagères est déjà partie au privé, la nouvelle direction remet en cause les budgets, pointe le temps de travail des personnels…  Déjà il a fallu tout renégocier du volet indemnitaire. Nous n’avons quasiment rien perdu, se réjouit-il. Par ailleurs les agents, lesquels ont pris des risques depuis la pandémie, ont  perçu une prime de 1 000 euros [prime Macron, NDLR] en 2020, au prorata du temps de présence. Mais cela ne peut ôter les craintes sur l’avenir, notamment celle d’une marche arrière mise sur les acquis. Or, pour beaucoup, le quotidien est déjà difficile avec des salaires au niveau du Smic. Certains se privent de congés et demandent que les jours inscrits sur leur compte épargne-temps leur soient payés.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Sur le même sujet