T out juste élu à la tête de FO-Enseignement agricole, le 29 septembre dernier, Jean-Pierre Naulin se sent en terre bien connue : Chez FO-EA les membres du bureau travaillent tous en concertation permanente. On connaît les dossiers des uns et des autres, s’il faut reprendre un sujet au pied levé c’est facile. Donc la succession se fait de manière naturelle et dans la parfaite continuité de l’action menée jusqu’à présent.
Cet enseignant en sciences économiques était auparavant l’adjoint de Christine Heuzé, secrétaire générale depuis 2017. C’est un renouvellement assez classique chez nous : Christine avait elle-même été l’adjointe de Michel Delmas durant deux mandats.
Jean-Pierre Naulin est entré dans l’enseignement un peu par hasard. Comptable dans un centre de gestion pour agriculteurs et petites entreprises, il s’inscrit au concours de l’enseignant pour accompagner un proche qui ne voulait pas se présenter tout seul. Et décroche le graal. ’ai eu envie de me mettre au service des jeunes
, poursuit-il. L’atavisme familial explique peut-être aussi l’esprit de service qui sous-tend cette réorientation : Ma mère est restée longtemps présidente d’une association d’aide à domicile, et mon père, facteur, faisait facilement quelques courses pour les personnes âgées de son secteur.
Au début des années 2000, Jean-Pierre intègre donc le lycée agricole de Théza dans les Pyrénées-Orientales. Avant de gagner le lycée horticole de Niort. Il s’engage chez FO peu après avoir pris son poste. À l’époque, je me battais pour que mes huit premières années d’activité hors fonction publique soient intégrées dans mon ancienneté, explique-t-il, et j’avais bien besoin d’être épaulé.
Il lâche l’affaire, craignant qu’un tel combat ne marque à vie son dossier de fonctionnaire. Mais depuis le syndicat n’a cessé de s’engager sur des situations individuelles similaires. Cela nous prend beaucoup de temps, mais dans la reprise d’ancienneté, désormais, on gagne toujours. Par recours gracieux ou en allant devant les tribunaux.
Une forte dynamique syndicale
En 2010, l’enseignant devient délégué du syndicat dans la région. Il a néanmoins toujours conservé des heures de cours. Aujourd’hui je suis détaché à 70 %, explique Jean-Pierre Naulin. Comme tous les membres du bureau. Cela nous permet de ne pas être déconnectés du terrain.
Et d’être très vite informés des nouvelles consignes administratives, parfois infondées et/ou injustes, comme des difficultés rencontrées par les agents. C’est ainsi que nous avons pu très vite réagir l’année dernière quand on a voulu nous rémunérer 45 minutes au lieu d’une heure pour certains cours.
Le ministère avait fini par faire marche arrière.
Une victoire syndicale qui n’est pas pour rien dans la dynamique des adhésions, d’ailleurs lancée depuis plusieurs années. On enregistre plus 40 % d’adhésions sur les quatre dernières années
, précise Jean-Pierre Naulin avec fierté.
Prochain dossier à faire aboutir : l’application du complément de traitement indiciaire issu du Ségur aux infirmières des établissements publics agricoles. Les IDE de l’Éducation nationale la perçoivent. Mais nos infirmières attendent depuis deux ans.
L’autre gros dossier qui attend l’équipe c’est celui du salaire des directeurs de CFA et CFPPA. Certains craignent de perdre jusqu’à 700 euros mensuels. D’autres toucheraient à peine plus que le Smic alors qu’ils ont des responsabilités considérables et 50 à 60 heures de travail par semaine. La situation est vraiment explosive.
De quoi se battre encore longtemps au service de ses collègues.
