JO de Rio : l’envers des médailles

Revue de presse par Michel Pourcelot

Les Jeux olympiques de Rio de Janeiro (5-21 août), monopolisent en grande partie l’attention de la presse qui ne s’attache guère à jeter un œil sous le tapis de médailles. Pourtant…

L’Express
Cachez ces favelas que le monde ne saurait voir : « Malgré les murs (officiellement contre les nuisances sonores) peints aux couleurs olympiques sur le chemin du retour de l’aéroport, le maire a déclaré que le but n’était pas de dissimuler les favelas, ajoutant qu’il ne fallait pas "s’attendre à New York ou Londres". Difficile d’occulter l’expropriation de 20 000 familles pauvres (70 000 personnes) de 2009 à 2013, la moitié en lien avec la préparation aux méga-événements selon le Comité Populaire de la Coupe et des JO de Rio. Ce dernier évoque les "jeux de l’exclusion" pour dénoncer le renforcement des injustices sociales ». Comme quoi, le sport ne rapproche pas toujours…

Le Parisien
Quant aux handicapés : « La tenue des Jeux paralympiques du 7 au 18 septembre est menacée par les dérapages des JO de Rio ». Car, à deux semaines de leur ouverture « les caisses sont vides. Des dépenses imprévues et des recettes trop faibles ont poussé le CIO à piocher dans les subventions des Paralympiques pour financer les Jeux des sportifs valides. Une situation qui a amené la justice brésilienne à débloquer le versement de fonds publics au Comité d’organisation des Jeux (CIO) Rio-2016. Les finances du CIO sont - normalement - alimentées exclusivement par des fonds privés. Vendredi 12 août, une précédente décision judiciaire interdisait tout transfert de deniers publics au CIO tant qu’il n’aurait pas apporté des gages crédibles de sa transparence financière ». Ce qui serait un exploit pour le CIO.

Le Monde
Si un membre de son comité exécutif du CIO a été arrêté, le 17 août, dans son hôtel de Rio, c’est « pour "association de malfaiteurs, vente illégale de billets et de marketing d’embuscade". Charge qui consiste, pour une entreprise, à se rendre visible lors d’un événement de manière détournée – sans avoir versé l’argent nécessaire pour en devenir sponsor officiel et y associer son image ». On ne badine pas avec les droits d’images. Question de déontologie sportive sans doute.

Le Figaro
Déontologie à géométrie variable… A une question sur le dopage, l’ancien entraîneur de Laure Manaudou, Philippe Lucas, « a poussé un coup de gueule contre l’hypocrisie générale dans le monde de la natation. Estimant qu’il n’y a pas seulement la Russie, éclaboussée par le récent scandale du dopage d’État, ou même la Chine, qu’il faut pointer du doigt, Lucas rappelle que le fléau du dopage touche de nombreuses nations. Mais, selon lui, certains pays bénéficient d’une indulgence incompréhensible ». Du moins sur le strict plan sportif. Les médailles ont deux faces.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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