A quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques, la colère continue de monter au sein d’aéroports de Paris. Dénonçant le refus obstiné de la direction
de répondre à leurs revendications, quatre syndicats d’ADP, dont FO, appellent à la grève le 17 juillet sur les sites de Roissy, d’Orly et du Bourget. Cette date se situe à la veille de l’ouverture du village olympique, où les premiers invités des JO commenceront à arriver, une fois passés par les aéroports parisiens. En quelques jours, ADP prévoit ainsi d’accueillir 65 000 sportifs, délégations et journalistes du monde entier.
Mais en interne, le climat se tend : Cela fait des mois qu’on demande à négocier l’organisation des jeux. Mais la direction s’y refuse et prend des mesures unilatérales sans nous. A chaque fois, on se heurte à un mur, à une fin de non-recevoir
regrette Fabrice Criquet, secrétaire général de FO ADP. L’intersyndicale demande une prime JO pour les salariés du groupe. Dénonçant la surcharge de travail, elle revendique aussi un plan d’embauche massif, soit le recrutement de 1 000 personnes, et la garantie de pouvoir poser des congés.
Depuis le plan de rupture conventionnelle collective de 2020, ADP a supprimé pas moins de 18 % des postes, rappelle le militant : Il y a un sous-effectif criant dans tous les métiers, de l’accueil des passagers aux personnel administratifs. Les gens n’en peuvent plus et peinent à solder leurs jours de congés, qui finissent sur un compte épargne temps
. Pour les JO, ADP a « invité » les salariés à repousser leurs vacances. Sauf que rien ne dit qu’ils pourront les prendre après. La direction répond que ce sera dans la mesure du possible !
s’agace le militant.
Des primes JO insuffisantes et injustes
L’intersyndicale revendique donc aussi une prime JO de 1 900 euros pour les 5 600 salariés d’ADP. Pour le renforcement des effectifs présents pendant les jeux, le groupe a décidé de faire appel à des volontaires. Selon ADP, 1 400 salariés ont ainsi accepté de travailler pendant les jeux. Ils percevront une prime allant de 70 euros à 100 euros par jour selon la densité de voyageurs passant sur les sites. La direction refuse l’idée d’une prime pour l’ensemble des salariés. Autant dire que la pilule ne passe pas.
Menaçant d’une grève faute d’être entendue, le 25 juin, l’intersyndicale a adressé « un ultimatum » à Augustin de Romanet, le P-DG du groupe. Celui-ci a rencontré brièvement les syndicats le 2 juillet. Il a accepté le principe d’une prime de 1 000 euros brut pour les JO, mais uniquement pour les opérationnels, comme les agents d’accueil des aéroports. Pour nous, c’est inadmissible. Tous les services sont mis à contribution pour les JO, de l’informatique à l’immobilier. L’ensemble des salariés doit avoir cette prime
martèle Fabrice Criquet.
Quant aux autres revendications (embauches, garantie de pouvoir prendre des congés), il les a littéralement balayées d’un revers de la main. Ces points n’étaient pas à discuter
s’indigne le militant. Réaction immédiate : le lendemain de cette brève rencontre, l’intersyndicale a décidé de boycotter jusqu’à nouvel ordre
les prochains CSE. Et après consultation de quelques 300 salariés, elle a donc annoncé une journée de grève le 17 juillet, assortie d’un rassemblement à Roissy. Une mobilisation potentiellement reconductible
, prévient Fabrice Criquet…