L’action syndicale, toujours et sans éclipse

Actualités par Valérie Forgeront, Clarisse Josselin, Elie Hiesse, Maud Carlus

L’inFO militante jette un regard dans le rétroviseur en revenant sur quelques faits marquants de ces derniers mois, notamment au plan syndical. L’occasion de mesurer la force de l’action revendicative de FO qui, en aucun cas confinée, a continué de s’exercer dans cette période de crise sanitaire et malgré les mesures de restriction. Dans les entreprises, dans les branches, dans la fonction publique, à tous les niveaux de l’organisation les militants ont porté la voix de FO. Ils ont constamment défendu les intérêts des travailleurs, lesquels sont qui plus est aux prises avec des difficultés exacerbées par la crise sociale, notamment des difficultés relatives à l’emploi, aux salaires et aux conditions de travail. Ils n’ont eu de cesse de contrecarrer des projets, tant patronaux qu’émanant du gouvernement, conduisant à détériorer les droits des salariés.
Flash-back.

Crise sanitaire

L’activité partielle prolongée mais à la baisse

Pour amortir l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi, l’exécutif a prolongé à plusieurs reprises les mesures d’activité partielle, même si le mécanisme exceptionnel et massif mis en place a perdu de son ampleur depuis septembre 2020. Dans les secteurs les plus impactés, le taux de prise en charge de 70 % de la rémunération brute des salariés (plancher à 8,11 euros l’heure) est maintenu au moins jusqu’en novembre 2021. Dans les autres secteurs, FO dénonce la baisse du taux à 60 % au 1er juillet 2021 (plancher à 7,30 euros).


Hôtellerie-restauration

Droit d’opposition de FO à l’accord APLD

Face à la multiplication des PSE dans la branche HCR (900 000 salariés) depuis le début de la crise, la FGTA-FO a pris ses responsabilités. Constatant que l’accord de branche signé sur l’activité partielle de longue durée était dépourvu de garantie sur le maintien de l’emploi pour tous les salariés des entreprises, ni n’interdisait le versement de dividendes, elle a fait valoir le 26 novembre 2020 (avec une autre organisation) son droit d’opposition à l’extension du texte. Elle a par la suite signé l’accord, suite aux négociations qui ont suivi, permettant de garantir l’emploi pour tous les salariés.


Accord

FO signe l’ANI sur la santé au travail

Après une âpre négociation, patronat et syndicats sont parvenus à un accord national interprofessionnel (ANI) sur la santé au travail.
Ce texte, axé sur le développement de la prévention primaire et la préservation du paritarisme, a été signé le 10 décembre 2020 par FO.
Il a été transposé dans une proposition de loi adoptée mi-février par l’Assemblée nationale et examinée début juillet par le Sénat. Si FO se félicite de cette transposition, elle estime que le texte manque encore beaucoup d’ambition.


Industrie aéronautique civile

FO limite la casse sociale

Avec 8 800 destructions d’emplois en Occitanie et en Aquitaine, l’industrie aéronautique civile a connu sa pire crise en 2020. Mais cette chute de 5,5 % des effectifs (hors intérimaires), concentrée chez les sous-traitants, est sans mesure avec le volume annoncé de suppressions d’emplois ! Dans nombre d’entreprises, les équipes FO ont en effet convaincu de recourir aux dispositifs diminuant le nombre de licenciements contraints, telle l’APLD. Chez Mécachrome France, Figeac Aéro, Latécoère, « 400 emplois ont ainsi été préservés », précise Edwin Liard, secrétaire fédéral FO Métaux.


Avec FO

Les dames-pipi de Paris gagnent leur combat judiciaire

Après presque six ans de procédures, les six dames-pipi des monuments parisiens, accompagnées par FO, ont enfin obtenu gain de cause. L’entreprise 2theloo, qui avait remporté le marché de ces toilettes en 2015, a été condamnée le 23 avril 2021 en première instance pour avoir refusé de reprendre leurs contrats de travail, bafouant ainsi la convention collective de la propreté. La société, qui ne fait pas appel, a été condamnée à verser à chaque victime 10 000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral.


Conseil d’état

Pas de réforme de l’Assurance chômage

FO combat sans relâche la réforme de l’Assurance chômage depuis son annonce par l’exécutif en juin 2019. Le durcissement des règles d’indemnisation des chômeurs, initialement prévu pour novembre 2020, a été reporté à plusieurs reprises en raison du Covid-19. Il devait s’appliquer au 1er juillet 2021. Mais le Conseil d’État, saisi en référé par FO et d’autres confédérations, a suspendu son entrée en vigueur le 22 juin. La juridiction va désormais prendre plusieurs mois pour étudier le recours sur le fond.


Monoprix

FO fait annuler l’accord sur le travail de nuit

Victoire pour FO dans son combat visant à ce que le travail de nuit reste exceptionnel, en raison de l’impact pour la santé des travailleurs.
Le 10 février, FO a obtenu du tribunal de Nanterre l’annulation chez Monoprix de l’accord sur le travail de nuit, applicable depuis fin 2019 dans les 113 magasins situés hors des zones touristiques internationales.
« Le tribunal a rappelé que la satisfaction du client et son confort de consommation ne constituent pas un service d’utilité sociale, comme Monoprix le prétend », se félicite FO-Commerce.


Casinos

FO à l’offensive pour défendre l’emploi

« Les casinos ne seront pas, demain, des entreprises sans salariés », prévient la section casinos FEC-FO, qui n’a cessé de multiplier les actions depuis la pandémie. Elle a saisi le Conseil d’État de la suppression des postes de chef de table et de partie, jugée non conforme à la réglementation mais mise en œuvre par le groupe Barrière dans sa restructuration. Elle a obtenu un jugement le contraignant à verser en 2021 l’intégralité du treizième mois aux 6 000 salariés. Elle a défendu trois salariés protégés FO : le groupe n’a pas obtenu les autorisations de licenciement économique !


Suez-Veolia

L’action de FO dans l’obtention des engagements sociaux

Aux côtés des 80 000 salariés de Suez pendant les neuf mois de bataille contre l’OPA de Veolia, FO a joué un rôle actif dans l’obtention d’engagements sociaux, dès que les groupes ont trouvé un accord. A contrario d’autres organisations, FO a rencontré les investisseurs du nouveau Suez pour revendiquer des lignes rouges protectrices. Résultat, les 35 000 salariés qui intégreront l’entité fin 2021 ont une garantie de maintien de l’emploi pendant cinq ans. FO exige « un traitement équitable » pour les 45 000 salariés partant chez Veolia.


Maison des syndicats

L’UD FO 91 résiste toujours à l’expulsion

Près de 300 personnes se sont rassemblées le 17 mars devant la préfecture de l’Essonne à Évry pour défendre la Bourse du travail, menacée de fermeture pour des questions de sécurité. Pour FO, la responsabilité en revient au seul conseil départemental, qui multiplie depuis cinq ans les attaques contre ce lieu essentiel pour la défense des droits des salariés. « Nous avons montré notre volonté d’avancer sur ce dossier et nous sommes toujours dans les murs, mais la menace d’expulsion n’est pas levée », indiquait l’UD FO fin juin.


Espionnage de salariés

Ikea condamné

Ikea France et un ancien P-DG ont été condamnés le 15 juin par le tribunal correctionnel de Versailles respectivement à un million d’euros d’amende et à deux ans de prison avec sursis pour avoir espionné illégalement des salariés. Les délégués FO étaient particulièrement visés. Le syndicat FO avait saisi la justice en 2012 pour utilisation frauduleuse de données personnelles. La fédération FEC-FO se félicite que le géant de l’ameublement ait été reconnu coupable et attend toujours des excuses de la direction.


Handicap

Les AESH en lutte pour leur statut et leur salaire

Dégradation des conditions de travail, précarité d’emploi et de salaire… Les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap), à 92,2 % des femmes, organisaient une journée de mobilisation le 8 avril pour exiger un véritable statut professionnel. En effet, elles exercent comme contractuelles de la fonction publique et vivent dans une grande précarité, avec des temps partiels subis (24 heures par semaine en moyenne). FO demande que ce temps de travail soit considéré comme un temps plein, payé 100 % et non pas à 60 % comme actuellement.


Royaume-Uni

Le phénomène du « virer puis réembaucher » inquiète

Dans le contexte du Brexit et de la crise sanitaire, de plus en plus d’employeurs britanniques font pression sur leurs salariés afin de les licencier et de les réembaucher à des conditions inférieures. Il s’agit du « fire and rehire » (« virer et réembaucher »), une pratique qui a tendance à se renforcer et que dénonce FO. Au moins treize groupes britanniques, dont British Airways, British Gas, ou encore les supermarchés Tesco, se sont livrés depuis ces derniers mois à ce procédé, qui vise à faire réaliser des économies à l’employeur et constitue une forme de chantage à l’emploi.


Ferropem

Les salariés mobilisés contre un PSE

Depuis l’annonce le 29 mars dernier d’un PSE menaçant 352 emplois au sein de l’entreprise de chimie (groupe Ferroglobe) dans deux usines en Isère (les Clavaux à Livet-et-Gavet) et une en Savoie (Château-Feuillet à La Léchère), les salariés luttent pour le maintien des sites et de tous les emplois. « Nous payons le prix d’une mauvaise gestion de la direction, alors que nous n’avons cessé de l’alerter depuis trois ans ! », s’indignait Mourad Moussaoui, délégué central FO chez Ferropem. Le combat continue.


Chantiers de l’Atlantique

Vers une nationalisation définitive ?

Avec l’abandon le 27 janvier de la vente des Chantiers de l’Atlantique à l’italien Fincantieri, le « naufrage de ce fleuron industriel national est évité », se réjouissait FO Métaux, rappelant qu’« une nationalisation définitive reste la solution la plus pérenne et sécurisée ». Depuis la faillite du coréen STX, le site (plus de 3 300 salariés) est détenu à 84,3 % par l’État.
Ce 1er juillet, le gouvernement indiquait qu’« aujourd’hui », les Chantiers « ont un actionnaire solide qui n’a pas l’intention de céder sa place »… Ce que FO demande depuis 2017.


Retraités

Mobilisés pour leur pouvoir d’achat

Près d’un millier de retraités ont manifesté le 31 mars pour leur pouvoir d’achat dans plusieurs villes, dans le cadre d’une journée nationale à l’appel de neuf organisations dont l’UCR-FO. Parmi les 17 millions de retraités, 6 % sont pauvres dans la tranche d’âge 60-70 ans et 8 % chez les plus de 75 ans. « Un tiers des retraités français ont des revenus inférieurs à 1 000 euros brut par mois, comment vivre avec ça ?! », soulignait Didier Hotte, secrétaire général adjoint de l’Union confédérale des retraités Force Ouvrière (UCR-FO).


Brexit

La crainte d’un moins-disant social

L’accord de libre-échange régissant les relations commerciales post-Brexit au 1er janvier 2021 a été signé in extremis le 24 décembre entre le gouvernement britannique et l’Union européenne. Un « no deal », porteur de dumping social, était redouté par les syndicats européens et la confédération britannique TUC, qui pointait le spectre d’une remise en cause des droits du travail. À l’annonce de la signature, elle indiquait : « C’est mieux que rien mais pas de beaucoup (…) ce texte ne protégera pas les emplois et mettra en cause les droits acquis ».


Smic

Le coup d’austérité du 1er janvier

Aucun coup de pouce n’a été apporté au salaire minimum le 1er janvier 2021 par le gouvernement, lequel a suivi les traditionnelles préconisations d’austérité salariale émanant du comité d’experts économiques sur le Smic. Alors que l’exécutif attend que la consommation des ménages booste la relance de l’économie et qu’en mai dernier l’inflation affichait + 1,4 % sur un an, le Smic, qui concerne plus de 2,3 millions de salariés, n’a été rehaussé que de 0,99 %, à 1 231 euros net par mois. FO revendique toujours un Smic à 1 480 euros net.


Amazon États-Unis

La bataille pour la syndicalisation ne fait que commencer

Un entrepôt situé à Bessemer, dans l’Alabama, a organisé un scrutin inédit pour créer le premier syndicat au sein d’Amazon USA. Achevé le 9 avril, celui-ci n’a pas permis la victoire. Le syndicat national américain RWDSU a dénoncé le lobbying agressif du géant du e-commerce pour faire échouer ce vote, qui constitue cependant une avancée et pourrait ouvrir la voie à la syndicalisation dans de nombreuses entreprises outre-Atlantique. FO, de son côté, a fait part de sa solidarité syndicale et de son soutien à ses camarades américains.



183 euros

Des mois de combat pour les oubliés du Ségur

Il faut une attribution des 183 euros pour tous et sans contrepartie (rapprochement des conventions collectives) revendiquent les salariés du social et médico-social, qui, depuis la signature du protocole Ségur de la santé en juillet 2020, ont multiplié les actions (tels les 8 décembre et 8 avril) pour exiger l’octroi du complément de traitement indiciaire à tous les professionnels de ces secteurs. Si, par l’action syndicale, notamment celle de FO, le gouvernement a reculé ces derniers mois, il reste encore des revendications à satisfaire.


Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

Maud Carlus