7 janvier
– Attentats contre Charlie Hebdo
Une série d’attaques terroristes ont eu lieu à Paris entre le 7 et le 9 janvier. Ces attentats visaient le journal Charlie Hebdo, des policiers et les clients d’une supérette casher. Dix-sept personnes ont été tuées lors de ces attaques. Ahmed Merabet est l’un des policiers assassinés. Il était militant FO, délégué du syndicat SGP Police au sein de la brigade J2 du XIe arrondissement de Paris. Il avait fait partie, en 2012, de l’équipe FO de la caravane du Tour de France.
16 janvier
– Une nouvelle carte à treize régions
La loi adoptant le principe de 13 régions (contre 22) est promulguée. La création (au 1er janvier 2016) de ces collectivités géantes traduit pour FO une « régionalisation à outrance ». Le 7 août, la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe) est promulguée. Elle modifie les compétences des collectivités et supprime la clause de compétence générale pour les départements et régions. Ces dernières deviennent des chefs de file sur le plan de l’économie.
18 janvier
– Grève des routiers
À l’appel d’une intersyndicale, les chauffeurs routiers lancent une grève reconductible avec blocage des grands axes. Alors que les salaires sont figés depuis 2012 et le bas des grilles inférieur au Smic, ils revendiquent une hausse du pouvoir d’achat de 100 euros. Malgré la nomination d’un médiateur, le patronat rompt le dialogue social en février. Le conflit reprend mi-mars. Un accord (+ 2,6 % pour les bas salaires et + 2,146 % pour les autres) est finalement trouvé le 4 novembre et signé par FO.
29 janvier
– Mobilisation FO pour la défense des services publics
Les électriciens et gaziers ainsi que les cheminots manifestent à Paris à l’appel de FO, en présence de Jean-Claude Mailly, pour défendre le service public. Les premiers s’opposent à la loi de transition énergétique alors en cours de discussion au Sénat, dénonçant une politique de rigueur budgétaire sous un discours écologique. Les seconds revendiquent l’abrogation de la réforme ferroviaire adoptée en août 2014 et qui a éclaté la SNCF en trois établissements pour réduire les coûts d’exploitation.
2 février
– XXIIIe Congrès confédéral
Le développement syndical a été le fil rouge du congrès, qui s’est tenu jusqu’au 6 février au parc des expositions de Tours, avec 3 000 participants et 15 délégations internationales invitées. Les congressistes ont tiré le bilan de l’action syndicale de l’organisation depuis 2011 et élaboré les grandes lignes pour les quatre ans à venir. À la tribune, 163 intervenants se sont succédé. Le congrès a appelé à une journée de grève interprofessionnelle contre la politique d’austérité du gouvernement le 9 avril.
9 avril
– Les salariés manifestent contre l’austérité
La journée de grève interprofessionnelle et de manifestations lancée par quatre organisations syndicales dont FO mobilise massivement les salariés « contre l’austérité, pour les salaires, les services publics, l’emploi, la protection sociale ». Avec plus de 100 000 manifestants à Paris et des dizaines de milliers au sein des quatre-vingts cortèges de province, les salariés demandent notamment une hausse du Smic et l’arrêt des déréglementations sociales, telles les mesures contenues dans la loi Macron.
15 avril
– Plans (pas très) sociaux en cascade
Le transporteur Gefco annonce 480 suppressions de postes, soit 10 % des effectifs. En l’espace d’un mois, c’est l’hécatombe dans le secteur de la logistique, plus de 3 000 suppressions d’emplois sont annoncées, notamment chez MoryGlobal (2 150 licenciements), ou envisagées, comme à Intermarché qui évoque la fermeture de six bases d’ici à 2018. D’autres secteurs ne sont pas épargnés, avec notamment 1 600 suppressions de postes combattues par le syndicats chez Vivarte (La Halle aux Vêtements, André) et de 180 postes à la raffinerie Total de la Mède (13).
15 avril
– Le plan d’économies se durcit encore
Le 15 avril, le gouvernement ajoute quatre milliards d’économies supplémentaires (pour moitié par une baisse des dépenses de l’État et de la Sécurité sociale) à son plan de réduction des dépenses publiques programmant déjà 21 milliards d’économies en 2015. Au total, l’État et le secteur de la Sécurité sociale sont sollicités chacun pour plus de 10 milliards d’euros, les collectivités pour 3,7 milliards. Cette programmation annuelle s’insère au plan global d’économies de 50 milliards d’ici à 2017.
19 mai
– Grève massive contre la réforme du collège
La majorité des enseignants des collèges sont en grève, à l’appel notamment de FO, contre la réforme du collège qui prévoit une réduction sans précédent des heures d’enseignement disciplinaire et des programmes variables d’un établissement à un autre. Mais le lendemain la loi est publiée au Journal officiel. Six mois plus tard, le 10 octobre, les enseignants manifestent encore à Paris pour l’abrogation de la réforme. En cette fin d’année civile, les organisations syndicales ont appelé à une nouvelle grève le 26 janvier 2016.
21 mai
– Début de la mobilisation aux Hôpitaux de Paris
Les personnels des hôpitaux parisiens se rassemblent devant le siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à l’appel de l’ensemble de leurs syndicats dont FO. C’est la première d’une longue série de grèves et d’actions pour exiger le retrait d’un projet de nouvelle organisation du travail qui met fin aux trois équipes fixes sur 24 heures, introduit une grande flexibilité dans les plannings en adaptant les horaires de travail aux pics d’activité, et remet en cause des jours de RTT. Alors que la CFDT signe le 27 octobre le projet de la direction, les autres syndicats restent mobilisés en cette fin d’année.
3 juin
– Après une grève massive, l’Élysée annonce la recapitalisation d’Areva
Le lendemain d’une grève contre 4 000 suppressions d’emplois suivie par plus de 90 % des effectifs sur les sites industriels du groupe Areva (détenu à 87 % par l’État), à l’appel notamment de FO, l’Élysée annonce que l’État recapitalisera le groupe. Mais il annonce aussi la vente à EDF de sa filiale dédiée aux réacteurs. Courant décembre, le gouvernement devrait indiquer le montant de la recapitalisation. FO, qui a obtenu entre-temps qu’il n’y ait aucun licenciement sec, plaide pour une recapitalisation de plus de 3 milliards, pour pérenniser le groupe.
13 juin
– Éclaircie sur la conférence de l’OIT
Après trois ans de débats très tendus sur le droit de grève, la conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail se termine cette fois de façon apaisée. Tout n’est pas réglé pour autant. Si le groupe des employeurs n’est pas allé cette année jusqu’à bloquer les travaux de la conférence, il n’a toutefois pas raté une occasion d’affirmer que le droit de grève n’est pas garanti par la convention sur la liberté syndicale. De son côté, le groupe des travailleurs n’a eu de cesse de répéter l’inverse.
16 juin
– Loi Macron : le gouvernement choisit le passage en force
Alors qu’une nouvelle lecture de la loi Macron était prévue ce jour-là à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Manuels Valls annonce, lors d’une courte allocution, qu’il recourt à l’article 49-3 de la Constitution qui lui permet de couper court à tout débat et d’empêcher le vote des députés. La confédération FO dénonce tant « l’excès d’autorité » que le « manque d’assurance sur le vote » du gouvernement. Le président du Medef qualifie de « bon choix » le recours au 49-3.
25 juin
– Personnels hospitaliers et travailleurs sociaux dans la rue
Avec une grève nationale, plus de quatre-vingts rassemblements en province et une manifestation à Paris, les salariés de la santé et de l’action sociale se mobilisent massivement à l’appel de leurs fédérations FO, CGT et SUD. Ils demandent l’arrêt des fermetures de lits et de services, le maintien des postes et l’embauche de personnels qualifiés afin de répondre aux besoins de la population avec des conditions de travail décentes. FO revendique en outre le retrait du projet de loi Santé, comme elle le fera le 1er octobre lors d’un rassemblement devant le Sénat.
5 juillet
– Par référendum, une majorité de Grecs rejettent l’austérité exigée par la Troïka
À 61,31 %, les Grecs refusent que leur gouvernement accepte les nouvelles réformes et mesures d’austérité exigées par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI, en échange d’un troisième « plan d’aide » de 85 milliards d’euros. Mais le 14 août, le Parlement grec les valide. Après avoir échoué à faire modifier les conditions des créanciers, l’objectif affiché par le Premier ministre Aléxis Tsipras est d’obtenir à terme un accord sur l’allégement de la dette.
20 juillet
– Le combat des « dames pipi »
Les onze salariées des toilettes publiques des monuments de Paris occupent le site du Sacré-Cœur. Le nouveau prestataire, le groupe néerlandais 2theloo, refuse de reprendre leur contrat de travail comme l’exige la convention de la propreté. Six d’entre elles, défendues par FO, saisissent les prud’hommes en référé. Le 26 novembre, la procédure d’urgence est rejetée en appel. Elles ont engagé un recours au fond. L’enjeu est aussi la garantie de l’emploi des salariés du secteur.
23 juillet
– Adoption de la loi Rebsamen
Le projet de loi « relatif au dialogue social et à l’emploi » est définitivement adopté par le Parlement, en session extraordinaire. Il avait été lancé en janvier par le ministre du Travail François Rebsamen, après l’échec de la négociation interprofessionnelle sur la « modernisation du dialogue social ». S’il crée le compte personnel d’activité et amorce une représentation des salariés des TPE, ce texte remet surtout en cause les IRP et les syndicats, comme l’a dénoncé FO.
6 août
– La loi Macron autorise de nouvelles dérogations au repos dominical
La loi Macron, promulguée le 6 août 2015, va permettre une extension du travail du dimanche. Elle prévoit la création de zones touristiques internationales (ZTI) et de zones commerciales où l’ouverture sera possible tous les dimanches, ainsi que l’extension de cinq à douze ouvertures par an le dimanche pour les commerces. FO poursuit aujourd’hui sa bataille contre la banalisation du travail du dimanche qu’entraîne le texte adopté l’été dernier.
10 septembre
– FO à la tête de l’Agefiph
Anne Baltazar, secrétaire confédérale chargée du handicap, est élue présidente de l’Agefiph. Cet organisme paritaire, créé en 1987, a pour mission de favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées. C’est notamment lui qui perçoit et gère les contributions financières versées par les entreprises de 20 salariés et plus qui ne respectent pas leur obligation d’embaucher au moins 6 % de personnes handicapées.
22 septembre
– UberPop définitivement interdit
En rejetant la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par Uber, le Conseil constitutionnel confirme l’interdiction en France des services mobiles de mise en relation entre des passagers et des conducteurs non professionnels, pour des courses à prix cassé, comme UberPop ou Heetch. Dénonçant une concurrence déloyale, tous les syndicats de taxis avaient lancé un appel à la grève illimitée le 25 juin. Ils exigeaient l’entière application de la loi qui encadre le secteur et renforce les sanctions.
29 septembre
– Ouverture du congrès de la CES à Paris
Le XIIIe congrès de la Confédération européenne des syndicats s’ouvre à Paris. Pendant quatre jours, il réunit 1 400 participants, dont 500 délégués votants représentant 90 organisations syndicales provenant de 39 pays. Dans son discours d’ouverture prononcé au nom des cinq affiliées françaises, Jean-Claude Mailly rappelle la nécessité de réviser les traités européens et d’instaurer un réel dialogue social au niveau de la zone euro. À l’issue des travaux, Luca Visentini est élu secrétaire général.
30 septembre
– Sale coup pour le dialogue social dans la fonction publique
Le Premier ministre annonce la décision du gouvernement d’appliquer le projet d’accord sur les parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) à la fonction publique alors que ce texte, rejeté par trois syndicats dont FO, n’a pas recueilli une approbation syndicale majoritaire. L’accord majoritaire n’ayant pas force juridique, le gouvernement est dans son droit notent les fonctionnaires FO, fustigeant toutefois ce « passage en force » qui est « un sale coup pour le dialogue social ».
5 octobre
– 70e anniversaire de la Sécurité sociale
À l’occasion de cette célébration, FO édite une publication intitulée « 70 ans de lutte pour la dignité et la solidarité », qui retrace l’histoire de l’institution et pose des questions essentielles pour son avenir. Face à la complexité croissante du financement de la Sécu, FO demande une clarification des comptes et des responsabilités. La confédération appelle en outre à « restaurer le paritarisme », pour contrer l’emprise de plus en plus grande de l’État sur la Sécurité sociale.
5 octobre
– Les salariés d’Air France contestent les suppressions d’emplois
Air France détaille un plan de 2 900 suppressions d’emplois d’ici à 2017, y compris par des licenciements. Cette annonce faite en CCE déclenche la colère des salariés, dont certains seront poursuivis en justice et d’autres subiront des sanctions internes. Le 22 octobre, lors d’une manifestation à Paris, les syndicats demandent la levée de ces actions et l’arrêt du plan qui prévoit la perte de 1 000 emplois dès 2016. Le 2 décembre, jour de la comparution en justice des salariés, trois syndicats de personnels au sol dont FO appelaient à une nouvelle grève.
16 octobre
– FO dénonce un marché de dupes sur les retraites complémentaires
FO annonce sa décision de ne pas signer l’accord sur les retraites complémentaires conclu entre le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CGC). Un texte qui ouvre la porte à un report de l’âge de la retraite en infligeant à tous les salariés qui remplissent les conditions d’un départ à la retraite, à taux plein, au régime de base et quel que soit leur âge, un abattement de la pension complémentaire. FO dénonce par ailleurs un accord déséquilibré, qui fait peser 90 % des efforts sur les salariés.
2 novembre
– FO lance sa campagne pour les élections dans les TPE
La conférence de presse de lancement de la campagne FO pour les élections professionnelles dans les TPE a lieu au siège de la confédération à Paris. C’est le signal de départ d’une semaine de mobilisation, jusqu’au 6 novembre, ponctuée de visites du secrétaire général dans plusieurs petites entreprises et de multiples initiatives des unions départementales. Mais c’est aussi le début d’une campagne de longue haleine en direction des 4,5 millions de salariés des TPE appelés à voter pour le syndicat de leur choix en décembre 2016.
4 novembre
– L’Insee publie le portrait social d’une France à l’arrêt
Dans son « Portrait social de la France en 2015 », l’Insee révèle qu’en 2013 les salariés ont vu leurs salaires diminuer pour la deuxième année consécutive, tant dans le secteur privé que public : -0,3 % en 2013, après - 0,4 % en 2012. Ce sont les cadres qui subissent la plus forte diminution, avec une perte de 1,1 % de revenus en euros constants en 2013. Les professions intermédiaires et les ouvriers ont vu leur rémunération se contracter de 0,3 %. Seuls les employés connaissent une hausse qui reste limitée à 0,2 %.
13 novembre
– Attentats à Paris
Dans la soirée, une série d’attaques terroristes revendiquées par l’État islamique font 130 morts et des centaines de blessés dans la capitale. Le président François Hollande annonce la mise en place de l’état d’urgence. Le 14 au matin, la confédération FO « choquée et révoltée », fait connaître « sa tristesse et sa compassion pour toutes les victimes, leurs familles, leurs proches ». Elle salue la « solidarité immédiate qui s’est exprimée et les fonctionnaires et agents des services publics mobilisés sur-le-champ ».
19 novembre
– Prolongation de l’état d’urgence
Les députés votent la prolongation de l’état d’urgence pour trois mois. FO, reçue à Matignon avec les autres interlocuteurs sociaux le 20 novembre, rappelle son attachement aux valeurs républicaines dont la laïcité. Le secrétaire général prévient que la confédération n’hésitera pas à appeler à des manifestations si besoin. Le 21 novembre, Jean-Claude Mailly twitte : « À l’union sacrée nous préférons l’unité républicaine. Le gouvernement maintient la réforme du Code du travail, nous les revendications. »
26 novembre
– Chômage : le plus mauvais chiffre depuis deux ans
Le ministère du Travail publie les chiffres du chômage pour le mois d’octobre. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A (sans activité) a bondi de 42 000 en France métropolitaine. Il s’agit de la plus forte hausse depuis deux ans (+ 50 600 en septembre 2013), qui efface la baisse de septembre dernier (- 23 800).