L’Assurance maladie dans la ligne de mire de la Cour des comptes

Protection Sociale par Françoise Lambert

Réformer en profondeur l’Assurance maladie, « à l’image » des réformes opérées pour les retraites : telle est la principale préconisation du rapport annuel de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, rendu public le 20 septembre. Si les magistrats de la rue Cambon reconnaissent que la réduction des déficits des régimes de base et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) se poursuit (10,2 milliards d’euros en 2015 contre 12,8 en 2014), ils estiment que l’amélioration « ne permet pas de relâcher les efforts de maîtrise des dépenses ». Soulignant que l’Assurance maladie « représente à elle seule 85 % du déficit du régime général » (- 5,8 milliards d’euros en 2015), la Cour appelle à des économies supplémentaires. Avec l’objectif de faire face à de nouvelles dépenses, comme les 400 millions de revalorisations accordées aux médecins libéraux, mais aussi celui d’améliorer l’accès aux soins. La Cour invite à trouver des solutions au renoncement important aux soins dentaires – qui représente la moitié des renoncements aux soins –, ou aux dépassements d’honoraires affectant l’accès aux soins des assurés aux bas revenus. Pour ce faire, elle suggère notamment de nouvelles articulations entre l’Assurance maladie et les complémentaires santé, dont la généralisation des complémentaires santé ou la prise en charge dès le premier euro par les complémentaires santé de certaines dépenses peu prises en charge par l’Assurance maladie.

Comment améliorer les prises en charge quand on limite les dépenses ?

« Il existe là un véritable paradoxe, estime Jocelyne Marmande, secrétaire confédérale FO. Comment améliorer la prise en charge de ceux qui sont en dehors du système quand on cherche à limiter les dépenses ? » Faire passer les besoins des assurés sociaux avant les exigences comptables, telle est la philosophie défendue par Force Ouvrière. 

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante