L’emploi se maintient au second trimestre grâce à l’intérim

Chômage par Mathieu Lapprand

Pour l’Insee, l’emploi ne décolle toujours pas. Il continue à s’effondrer dans les secteurs de la construction et de l’industrie (90 000 emplois détruits sur un an) et ne progresse légèrement au total sur le trimestre que grâce au redémarrage de l’intérim. Par ailleurs une étude de la Dares montre que le nombre de demandeurs d’emplois non indemnisé a augmenté de plus de 190 000 personnes en 2013 par rapport à 2012.

Selon l’Insee, la France compte 10 000 emplois supplémentaires au second trimestre 2015 par rapport au second trimestre 2014. Durant cette dernière année, l’intérim compte 10 900 emplois de plus. La légère hausse des emplois sur une année est donc exclusivement portée par la croissance de l’intérim.

Les secteurs qui perdent des emplois sont concentrés sur la construction (51 200 emplois détruits sur un an), les télécommunications (4 400 emplois supprimés), l’industrie automobile (7 800 suppressions de postes), le travail du bois et l’imprimerie (5 900 emplois supprimés) et la fabrication de produits en caoutchouc ou en plastique (7 900 suppressions de postes). Globalement les secteurs de l’industrie et la construction ont détruit 90 000 postes sur un an.

Les secteurs en croissance cette dernière année sont essentiellement l’hébergement et la restauration (16 900 emplois créés) ainsi que les secteurs des activités scientifiques et techniques (32 800 postes créés).

Une étude de la Dares, publiée début septembre, montre qu’entre 2012 et 2013, non seulement le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté mais que la proportion de chômeurs ne percevant aucune indemnité a augmenté de 2 points passant de 37% à 39%. « Fin septembre 2013, 48% des personnes inscrites à Pôle emploi ou dispensées de recherche d’emploi), soit 2 860 600 personnes, ne sont pas indemnisables par l’assurance chômage faute d’avoir exercé une activité suffisante ou parce qu’elles ont épuisé leurs droits. Parmi elles, moins de 20% (soit 9% de l’ensemble des inscrits à Pôle emploi) sont indemnisables par une allocation chômage financée par l’État, essentiellement l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ; les autres (39% de l’ensemble) ne sont pas indemnisables » explique la Dares.

Le nombre de chômeurs non indemnisé est passé de 2 107 300 au 30 septembre 2012 à 2 297 800 un an plus tard soit près de 200 000 personnes supplémentaires.

Concernant les bénéficiaires de l’ASS, après une pause lors du 2d trimestre 2011, le nombre d’indemnisables par l’ASS a repris une progression constante. Ainsi au 31 décembre 2013, les bénéficiaires de l’ASS étaient au nombre de 501 700, 12 % de plus qu’une année auparavant. Cette hausse accélère par rapport à 2012 (+9 %). Elle est beaucoup plus élevée que celle de l’ensemble des personnes inscrites à Pôle emploi ou dispensées de recherche d’emploi (+5,6% en 2013). Ce sont les séniors qui subissent la plus forte hausse de bénéficiaires de l’ASS.

Nombre de personnes indemnisables par l’ASS, d’entrées et de sorties de l’ASS

 Voir en ligne  : Les demandeurs d’emploi non indemnisables par l’assurance chômage en 2013. La part des personnes qui ne sont couvertes par aucune allocation chômage s’accroît

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante