L’Eure mobilisée contre « l’austérité qui tue »

Congrès UD par Clarisse Josselin

Le XXXVIIIe congrès de l’union départementale Force Ouvrière de l’Eure a rassemblé 250 délégués le 29 octobre à Evreux, sous la présidence de Pascal Pavageau.

« Depuis le début des années 2000, 25 000 emplois industriels ont été supprimés dans le département, alerte David Lecomte, Secrétaire général de l’union départementale FO de l’Eure, réélu dans ses fonctions à l’unanimité du congrès. Plus d’une centaine d’entreprises ont été touchées par des licenciements, des fermetures ou des délocalisations. Si ça continue, nous serons un désert industriel dans quinze ou vingt ans. »

Le congrès revendique dans sa résolution l’arrêt des licenciements et la mise en place par les pouvoirs publics d’une véritable politique industrielle locale et nationale. Les délégués condamnent aussi « cette politique systématique de cadeaux faits aux entreprises, qui ne bénéficient qu’aux actionnaires », et qui remet en cause le système de protection sociale collective.

Dans le public, des pans entiers sont touchés de plein fouet par les politiques d’économies : à La Poste, dans l’Éducation nationale, à la SNCF, à l’hôpital, aux prud’hommes… Ces coupes dégradent à la fois la qualité des services rendus aux usagers et les conditions de travail de l’ensemble des agents. 

Les délégués ont adopté une motion de soutien au syndicat FO Cheminots 27. Le congrès revendique le retrait de la réforme ferroviaire applicable au 1er janvier 2015. Refusant l’éclatement de l’entreprise SNCF, il exige la sauvegarde du statut de cheminot, le refus de et le maintien de l’ensemble des points de vente de Conches, Pont-Audemer et Nonancourt, menacés de fermeture.

Adhésions en hausse de 10%

La réforme territoriale a été évoquée à plusieurs reprises au cours du congrès. En juin dernier, les cinq unions départementales normandes ont envoyé une lettre ouverte aux parlementaires et aux élus locaux. Elles y signifiaient leur opposition totale à la fusion des régions Haute et Basse-Normandie, qui toucherait 91 000 agents territoriaux et contractuels menacés de pertes d’emplois ou de mobilité forcée. Elle conduira aussi à détruire des missions de service public. Les unions départementales craignent également la disparition des départements.

Beaucoup d’intervenants ont insisté sur l’importance de se mobiliser pour les élections du 4 décembre dans la fonction publique. Malgré la destruction d’emplois, FO est dans une démarche de développement syndical. En trois ans, les adhésions ont augmenté de 10 % et 33 nouveaux syndicats ont été créés.

La preuve que le discours offensif de FO est écouté et partagé, alors que selon la dernière étude de l’Insee, l’Eure a l’un des plus mauvais niveaux de qualité de vie. « L’austérité tue… socialement et économiquement ! dénonce la résolution. Face à cette politique, le congrès revendique l’augmentation des salaires, des retraites, des pensions et des minima sociaux. » Les congressistes s’inquiètent enfin des effets des politiques d’austérité sur la démocratie. Ils revendiquent à nouveau l’abrogation des lois sur la représentativité et dénoncent les attaques contre le droit social, notamment sur les seuils sociaux, le contrat de travail et la hiérarchie des normes. Le congrès, prêt à s’engager dans l’action, appelle au rassemblement du 16 décembre et demande à tous ses syndicats d’établir leur cahier de revendications.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante