L’Insee voit l’avenir en rose

Economie par Mathieu Lapprand

L’institut de statistiques a publié sa note de conjoncture trimestrielle le 1er octobre. Malgré une croissance nulle au second trimestre, l’Insee reste optimiste et considère que les économies avancées sont toujours bien orientées notamment grâce à la baisse des cours des matières premières. Il prévoit une croissance de 1,1% en 2015 et en déduit une stabilisation du chômage sur l’année.

L’Insee constate que la situation économique se polarise entre les économies avancées et émergentes. La croissance de ces dernières marquant le pas en particulier en Chine, au Brésil ou en Russie. « Au total, les importations des pays émergents se redresseraient un peu au second semestre mais reculeraient nettement en moyenne annuelle (–1,4 % en 2015 après +3,5 % en 2014), pour la première fois depuis 2009. » décrit la note.

Les économies avancées se sont maintenues notamment aux États-Unis ou au Royaume-Uni mais la situation s’est dégradée au Japon en raison d’un décrochage de la consommation. Pourtant « les économies avancées tireraient le commerce mondial qui rebondirait modérément au second semestre. » estime l’Insee.

L’Insee admet que sa précédente note de conjoncture était trop optimiste sur la croissance française du second trimestre : il attendait +0,3% alors qu’elle s’est arrêtée à 0%. Ce sont la consommation des ménages (0%) et la production manufacturière (-0,7%) qui ont décroché malgré la progression des exportations aéronautiques et navales. Au niveau de l’inflation, l’institut table sur une inflation qui resterait faible d’ici la fin 2015 encore une fois en lien avec la baisse des cours des matières premières.

Ralentissement de la progression salariale

La progression des salaires était quasiment à l’arrêt en France au second semestre (+0,1% contre +0,8% au 1er trimestre). L’institut table sur une progression pour 2015 de 1,6% soit le même rythme qu’en 2014. Le pourvoir d’achat pourrait connaitre sa plus importante progression depuis 2007. Cette hausse serait liée au rebond des revenus de la propriété (+1% après -2,2%).

Bien que l’Insee anticipe la poursuite du recul de la consommation des ménages et notamment de leurs investissements qui continueraient à reculer, il estime qu’ « un dégel de l’investissement des entreprises se profile » : il attend +2,1% fin 2015 contre +0,3% en 2014. Sur cette base, l’Insee considère que le chômage devrait se maintenir à son niveau actuel en 2015, « au second semestre, la hausse attendue de l’emploi serait suffisante pour compenser celle de la population active, si bien que le taux de chômage serait stable à 10,3 % ».

L’Insee concède néanmoins que « deux aléas principaux sont associés à ce scénario » : le ralentissement des pays émergents et celui, toujours possible, de l’activité en France. Un risque clairement identifié par la note de conjoncture réalisée par le secteur économique de la Confédération qui intitulait, fin septembre, sa note « Quand la Chine vacillera… »

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante