Face aux atteintes de plus en plus nombreuses, les droits des travailleurs doivent plus que jamais être protégés. C’est la conclusion du neuvième rapport de la CSI, classant 148 pays en fonction de leur respect de ces droits.
Après deux années de crise sanitaire, sur fond de pandémie toujours présente et à laquelle s’ajoutent désormais les conséquences économiques et sociales de la guerre en Ukraine, les travailleurs ne sont pas épargnés. Ils sont les premiers à payer le prix de ces crises, ainsi que leurs représentants syndicaux.
Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, rappelle ainsi que les travailleurs sont en première ligne des crises exceptionnelles et multifactorielles
, et que bon nombre de gouvernements et d’employeurs profitent de cette instabilité pour s’attaquer aux droits des travailleurs
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Le modèle économique favorise une course vers le bas
D’après les chiffres cités par la CSI, le constat est accablant. Ainsi, en 2021, 106 pays auraient privé les travailleurs de leur droit de former des syndicats ou de s’y affilier. En Afghanistan, au Burkina Faso, au Myanmar et en Tunisie, les travailleurs n’ont eu droit à aucune représentation sur leurs lieux de travail. Globalement, 87 % des pays n’ont pas respecté le droit de grève. Ainsi, en Biélorussie, en Égypte, en Inde, au Myanmar, aux Philippines et au Soudan, les grèves ont été sanctionnées, par l’arrestation de dirigeants syndicaux, ou réprimées par la violence.
Et le rapport de conclure : cette situation ne saurait durer. Le modèle économique a favorisé une course vers le bas, au mépris des droits humains et des normes environnementales. […] Ce phénomène gagne du terrain
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Branislav Rugani, secrétaire confédéral au secteur International de FO, rappelle que la confédération s’inscrit dans la défense constante des syndicalistes qui pourraient être bafoués dans leurs droits, comme cela a été le cas dernièrement en Biélorussie et au Myanmar
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