Il est aujourd’hui important d’améliorer l’information des jeunes en matière d’orientation, notamment aux « carrefours » que représentent la fin du collège et la fin du lycée.
Aujourd’hui, tel qu’il est organisé, le stage « découverte » de troisième (une semaine d’immersion dans une entreprise) ne permet la découverte que d’un seul environnement professionnel, souvent dépendant, par facilité, du réseau familial. Il n’a donc que peu d’intérêt pour les jeunes en difficultés qui doivent s’orienter vers une filière moins générale, et de même pour ceux qui poursuivent vers le lycée général, peu concernés par cette première immersion.
FO Jeunes pose la question : peut-on demander à un jeune de 14-15 ans, souvent en situation d’échec scolaire, de faire un choix d’orientation qui déterminera en très grande partie sa future vie professionnelle ?
Cette question appelle deux actions : limiter l’importance et les conséquences de ce choix, c’est-à-dire faciliter les passerelles entre formations, et permettre que le choix soit le plus pertinent possible vis-à-vis de l’individu, en donnant un maximum d’informations sur les métiers et parcours professionnels.
Ainsi, le stage « découverte » ou la semaine « d’immersion » pourrait devenir, dans une forme plus développée de « l’option découverte professionnelle » une semaine de « présentation » et de visites de groupe, l’intérêt étant de présenter des secteurs d’activité différents, des fonctions différentes au sein de l’entreprise, et cela, coordonné par le collège, en partenariat avec la chambre des métiers par exemple.
Il faut aussi arrêter la stigmatisation de certains métiers, notamment ceux dits « manuels ». Si l’on souhaite revaloriser les filières professionnelles, il est important d’anticiper le choix d’orientation, que celui-ci soit fait et intégré par l’élève et sa famille plutôt que subi et vécu comme une sanction en fin de collège. À ce titre, la question de la mixité des métiers se traite notamment à ce carrefour-là, dans les choix d’orientation proposés aux filles et aux garçons.
FO Jeunes n’est pas favorable à l’implication des entreprises dès l’école primaire. L’orientation doit être une priorité dès la 3e et il faut multiplier les matériels qui permettront aux jeunes de choisir leur futur métier.
Mesure prévue du plan « Priorité Jeunes », la création d’un Service Public de l’Orientation s’accompagnera de Services Publics Régionaux de l’Orientation (SPRO), conformément au renforcement des compétences des régions en matière de formation professionnelle prévu par la loi du 5 mars 2014. La mise en place de ce nouveau service public doit être l’occasion de clarifier l’offre d’information en termes d’orientation, car ce sont aujourd’hui près de 8 000 structures publiques ou parapubliques [[ Centre-INFFO, N.B. (2009). Les lieux d’information et d’orientation.] qui ont une mission d’information et d’orientation !
FO Jeunes revendique...
– Le renforcement de l’offre d’information et d’accompagnement au choix d’orientation, qui doit être plus lisible pour les jeunes, en réaffirmant le rôle du Conseiller d’Orientation Psychologue comme principal interlocuteur ;
– le développement des parcours et options spécialisés qui permettent aux jeunes, notamment en échec scolaire présentant des risques de décrochage, de multiplier les découvertes de différents métiers (en priorité les métiers qui recrutent) ;
– l’évolution du stage « découverte » vers une présentation des différents métiers et milieux professionnels ;
– l’amélioration des moyens et outils disponibles pour permettre à l’orientation, notamment par l’évaluation des aptitudes, d’être centrée sur les souhaits du jeune et non sur les stéréotypes de genre, l’origine sociale ou la proximité des établissements scolaires.