Aérien : un monde sens dessus dessous
Dumping social
L’EurECCA européen
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Nettoyage-propreté : un combat contre la précarité
Elle les appelle les « travailleurs de l’ombre » qui travaillent le soir, la nuit dans les entreprises (bureaux, commerces, immeubles…). Jocelyne Martin, est déléguée FO du secteur du nettoyage dans les Côtes-d’Armor. Elle ne mâche pas ses mots. C’est un secteur où il est très difficile pour les salariés de se syndiquer
. Dans ce département breton, Jocelyne Martin se félicite que FO affiche une représentativité de 55% à 71% dans certaines entreprises.
Les salariés (500 000 personnes en France réparties dans 36 000 entreprises) travaillent souvent à temps partiel. Ils exercent des travaux très physiques avec beaucoup de manutention
et en devant assurer des cadences importantes. Dans le secteur du nettoyage la sous-traitance règne en maître explique encore la militante ce qui isole davantage encore les salariés
.
Les salaires sont souvent inférieurs à 700 euros. Les salariés, dont beaucoup sont issus de la population immigrée, vivent dans la peur du lendemain
explique Abdenaji Manchtahi. Dans ce secteur où FO fait tout pour améliorer la convention collective, les salariés subissent une exploitation à outrance
. Malgré leurs difficultés, les salariés se syndiquent. En Ile de France par exemple FO est représenté dans toutes les entreprises
se réjouit Abdenaji Manchtahi.
Militer c’est faire de adhérents
J’ai vu souvent beaucoup de salariés qui avaient du mal à être payés
explique de son côté Hélène Azevedo. Les salariés sont transférés de sites en sites, changent aussi d’employeurs. Leurs horaires peuvent être réduits
. Dans ce secteur indique la militante, les conflits avec les employeurs sont nombreux. Actuellement je m’occupe de plusieurs affaires dont quatre font l’objet d’un contentieux
. Le nettoyage des trains, confié au secteur privé, n’est pas non-plus une activité de tout repos pour les salariés qui doivent combattre des employeurs cherchant en permanence à détériorer les conditions de travail et d’emploi des salariés explique Nouredine Joumi.
Le donneur d’ordres, la SNCF, n’arrête pas de tirer sur les prix
. Le secteur a connu des grandes grèves, longues. Des conflits allant parfois jusqu’à sept mois pour se faire entendre. Du côté des salaires, les négociations sont tout aussi difficiles. Depuis deux ans, nous n’avons pas signé d’accord sur les salaires car les propositions patronales étaient inférieurs à 1%
. Mujo Okovic est lui militant depuis 35 ans. Il travaille dans la région parisienne dans une entreprise de nettoyage de 6 000 salariés répartis sur quinze établissements en France. Le syndicat est au charbon, à Nanterre, de 6h à 21h cela afin d’expliquer aux salariés pourquoi il faut voter aux élections professionnelles
. Les explications ont été entendues. Lors des dernières élections, FO a progressé de 8% dans l’entreprise. Le syndicat a emporté 29.05% des suffrages dans l’établissement et 33.12% au niveau national indique Mujo Okovic. Militer c’est faire des adhérents. C’est faire que la confiance existe entre les salariés et leur syndicat
. Standing ovation dans la salle pour ce militant chevronné dont c’était le premier congrès.
Autoroutes : très chère privatisation…
Les effectifs ont reculé de 30%
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Sphère publique : les réformes qui pèsent
Les fonctionnaires du secteur de l’Équipement et de l’environnement vivent dans un contexte social où tous les coups sont permis
explique François Deneux du SNPEE-FO, jeune syndicat créé en 2015. Des nouvelles étapes de la réforme territoriale assorties d’une baisse des effectifs, de transferts de missions à la réforme Rifseep (régime indemnitaire obligatoire depuis ce 1er janvier) applicable aux agents en passant par le PPCR (protocole sur les carrières et rémunérations) qui allonge les carrières et ne remplit pas ses promesses au plan des rémunérations qu’il individualise davantage encore… Il s’agit de faire des fonctionnaires des boucs émissaires à coup de RGPP, de MAP et autres réformes de réformes… Il est donc essentiel que les militants relèvent la tête
.
Ils l’ont d’ailleurs déjà fait indique en substance le militant citant de récents appels à la grève dans le secteur des Parcs et Ateliers. Pour François Deneux il est indispensable que la fonction publique de l’État soit dans l’action le 7 mars (grève et manifestations à l’appel, initial, des personnels de Santé, Ndlr)
. Les restrictions de moyens et les déréglementations impactent aussi le secteur des Affaires maritimes. La France est la deuxième puissance maritime mondiale mais l’État s’occupe peu de la mer
explique Selim Mentalecheta. Peu aussi des agents des affaires maritimes. Depuis quatre ans, on tente de ramener le temps de travail dans le droit chemin
ironise le militant.
On manque cruellement d’inspecteurs
Grace à un long combat de FO, les agents qui travaillent sur les navires la nuit et le week-end sont enfin rémunérés. Ils perçoivent ainsi de 250 à 400 euros de plus par mois
. Désormais, ces fonctionnaires-marins s’investissent dans un nouveau combat : celui de la reconnaissance de la pénibilité de leurs métiers ainsi que l’amélioration du régime indemnitaire
. Les insuffisances de moyens se sont sentir aussi dans le secteur de l’Agriculture et de l’Environnement (35 000 agents) explique Jean-Christophe Leroy pour le syndicat des ingénieurs de ce secteur (IAC-FO).
Par la baisse des budgets ministériels, nous sommes dans une situation critique
pour parvenir à assurer les missions explique le militant évoquant un développement de la souffrance au travail
. Il manque cruellement d’inspecteurs et de contrôleurs
. Ce déficit atteindrait 700 postes. Au sein de l’établissement Voies navigables de France (VNF), les personnels conjuguent aussi leur quotidien de travail sur le mode des restrictions.
250 postes ont été supprimés depuis 2013 au nom de l’austérité budgétaire
indique pour FO Henvard Richard. Les postes de titulaires sont remplacés à la haute saison par des postes précaires de saisonniers explique le militant soulignant un recul de 20 millions des crédits de l’établissement. Si VNF ne bénéficie pas d’un plan d’urgence de 900 millions, l’établissement ne sera plus en capacité de continuer à assurer ses missions.
Sur tous les fronts
Chez les ingénieurs des travaux publics de l’État (ITPE-FO), l’heure est aussi à la mobilisation contre les réformes qui impactent dangereusement la fonction publique et ses agents et éloignent les services du territoire des citoyens
. Fusions de services, de management, mobilités imposées aux agents… FO occupe l’ensemble de ces fronts
indique Abdallah El Adj.
Les fronts de lutte pour faire entendre la voix des agents sont en place aussi à l’office de la chasse (ONCFS). FO y a créé une section juste avant les élections professionnelles de 2014 explique Olivier Auge. Dans ce service du ministère de l’Environnement comptant un millier d’agents, il y a peu d’années encore, le 1er mai n’était pas un jour férié !
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Au sein des Directions interdépartementales des routes (DIR), les personnels craignent eux une disparition pure et simple de leurs services. Il y avait 45 000 agents des routes au moment du transfert (de décentralisation, Ndlr), il reste aujourd’hui 5 000 agents répartis dans onze DIR
indique Dominique Moutaud. Il y a aujourd’hui un abandon de l’entretien des routes. Il est réalisé par des sociétés privées
relève le militant notant que certaines DIR perdent des kilomètres de routes… livrées au secteur privé
. Pour Dominique Moutaud, l’existence des DIR est véritablement en danger nous entendons parler de la création d’un établissement à la place des DIR
s’inquiète-t-il.