La fin de la trêve hivernale pour les expulsions

Revue de presse par Christophe Chiclet, L’inFO militante

Le 1er juin, les locataires ayant des impayés risquent d’être jetés à la rue. Plus de 30 000 familles peuvent du jour au lendemain basculer dans l’extrême dénuement. Aperçu dans la presse.

La Croix
Le quotidien pose la vraie question : Repoussée du fait de la crise sanitaire, la trêve hivernale prend fin ce lundi 31 mai. Le gouvernement a donné pour instruction aux préfets de prévoir un relogement ou un hébergement ou de ne pas mettre dehors les locataires mais d’indemniser le propriétaire. Mais les moyens seront-ils suffisants pour éviter toutes les expulsions ?.

France Inter
Pour la radio publique, les menaces sur les ménages en difficulté sont grandes : Fin de la trêve hivernale : un niveau exceptionnellement élevé d’expulsion en perspective. 30 000 ménages devraient être expulsés dans les prochaines semaines. Une augmentation qui s’explique principalement par le report des expulsions non réalisées l’an passé mais aussi par une hausse des impayés de loyers liée à la crise sociale. Des manifestations avaient lieu le week-end dernier..

Le Figaro
Le journal précise la stratégie gouvernementale : Une circulaire du 26 avril, consultée par Le Parisien, détaille les modalités de ces expulsions. Concrètement, le texte appelle les préfets à réduire le nombre des dossiers de concours de la force publique accumulés en 2020 à exécuter à l’issue de la trêve, à rééchelonner leur exécution sur deux ans jusqu’en 2022, et, surtout, à limiter l’afflux de nouveaux dossiers par une politique de prévention renforcée. Nous sommes en train de refondre complètement la gestion de la fin de la trêve hivernale avec une reprise des expulsions de manière échelonnée, priorisée, en proposant un relogement, ou au moins un hébergement, aux personnes expulsées, a maintenu, également auprès du Parisien, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

L’Express
Un peu d’histoire et de géographie pour mieux comprendre l’ampleur du risque : Par rapport aux années précédentes, 2020 a en effet été relativement clémente en termes d’expulsions de logement. L’an dernier, environ 3 500 personnes ont été forcées à quitter leur habitation, contre 16 700 en 2019, soit une diminution de 79% par rapport à l’année précédente. Toutefois, cette baisse, comme le craignent les associations, pourrait avoir un effet boomerang cette année ou les années suivantes. Tout laisse craindre une hausse des expulsions au cours de l’été 2021, sans relogement voire sans hébergement redoute ainsi la fondation Abbé Pierre dans son communiqué. Et l’hebdomadaire de préciser :  Les régions les plus peuplées sont celles où le nombre d’expulsions est, sans surprise, le plus élevé. Ainsi, les régions Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA sont les plus concernées par ce type de démarche.

Sans oublier un facteur aggravant. Jamais en 2020 on aura construit aussi peu de logements sociaux !

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération