Au deuxième jour d’une grève suivie par des millions de mineurs à l’appel de cinq syndicats, le gouvernement indien a promis le 7 janvier qu’aucun emploi ne serait supprimé après l’ouverture du marché du charbon à la concurrence et que le groupe public Coal India ne serait pas privatisé.
Ce dernier détient le monopole de la production et de la vente de charbon, le secteur ayant été nationalisé en 1972, et emploie 3,4 millions de salariés. Les syndicats ont interrompu la grève et le ministre du Charbon a annoncé la mise en place d’un comité « pour nous assurer que tout problème futur sera discuté et résolu ».
Un contexte social déjà dégradé
Le gouvernement indien prévoit une mise aux enchères de mines réservées à des groupes utilisant ce charbon pour leurs besoins propres (cimenteries, aciéries, centrales électriques) et a annoncé que des entreprises pourront, dans un second temps, les exploiter à des fins commerciales. L’enjeu est de taille. L’Inde est le troisième producteur mondial de charbon, mais elle doit en importer d’Afrique du Sud, d’Indonésie et d’Australie pour parvenir à produire son électricité en quantité suffisante.
La situation est aggravée par la corruption. En septembre dernier, la Cour suprême de New Delhi a annulé 214 permis d’extraction de charbon attribués frauduleusement.
Par ailleurs, la grève des mineurs a eu lieu dans un contexte social particulièrement tendu depuis que le gouvernement a annoncé une réforme en profondeur des lois du travail, à laquelle l’ensemble des centrales syndicales sont opposées.