La grogne monte à l’AP-HP

Santé par Françoise Lambert

© Ian HANNING / REA

Trois syndicats de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris appellent les personnels à la grève le 21 mai contre un projet de refonte du temps de travail qui s’inscrit dans la politique d’austérité menée par le gouvernement.

Pas moins de trente-huit établissements et 75 000 agents sont concernés par la remise à plat des 35 heures lancée par le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Scruté par l’ensemble de la fonction publique hospitalière, le projet, qui pourrait se traduire par une réduction des RTT, suscite d’ores et déjà l’ire des syndicats et des personnels, déjà échaudés par le gel depuis 2010 du point d’indice, qui sert à calculer les salaires, et par l’augmentation des tarifs des crèches destinées aux enfants des agents.

Des agents déjà échaudés

« Le plan sur les RTT s’inscrit dans la mise en œuvre du pacte d’austérité du gouvernement et anticipe l’application du projet de loi sur la santé, qui exige 3 milliards d’euros d’économies à l’hôpital public », indique Jean-Emmanuel Cabo, secrétaire général du syndicat FO AP-HP. « Rien que pour l’année 2015, l’AP-HP doit faire 175 millions d’euros d’économies. Nous sommes très inquiets de l’impact sur l’organisation des plannings et la vie de famille des personnels, mais aussi sur la qualité des soins délivrés aux patients. »

Alors que l’ouverture des négociations sur le temps de travail est prévue le 28 mai et sa clôture annoncée le 18 juin, FO, avec trois des quatre syndicats représentatifs à l’AP-HP, a lancé un appel à la grève pour le 21 mai. Ils ont par ailleurs adressé une lettre ouverte à la ministre de la Santé et au directeur général de l’AP-HP.

Le 6 mai, FO et la CGT ont quitté une première réunion – sur cinq prévues par la direction – avant le début officiel de la négociation pour dresser « un état des lieux partagé précis ». Le bras de fer est d’ores et déjà engagé. -

Zoom : L’hôpital sous haute tension
Signe d’une tension croissante à l’hôpital, FO fait partie des syndicats qui ont boycotté le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière le 5 mai, pour dénoncer l’absence de dialogue social depuis plusieurs mois dans le secteur. Les syndicats demandent notamment le retrait du projet de loi santé et s’inquiètent des 3 milliards d’économies décidés par le gouvernement, qui pourraient conduire à 22 000 suppressions de postes dans les hôpitaux.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante