« Il est intolérable que les inégalités sociales, salariales et économiques persistent par rapport à l’ensemble national », insiste Christian Dorvilma dans son cahier revendicatif. Le nouveau secrétaire général de l’union départementale, issu du syndicat des dockers, a été élu à l’unanimité des congressistes. Il succède à Dominique Bonadei, qui avait occupé ce poste durant près de neuf ans.
FO est la deuxième force syndicale du territoire, à la fois département et région d’outremer. Elle occupe la première place dans la fonction publique et dans le BTP. « Malgré la morosité ambiante, les résultats aux élections professionnelles nous permettent la création de sections syndicales et le nombre d’adhérents augmente », se félicite Dominique Bonadei, dans son rapport d’activité.
Sur le front de l’emploi, les projets à moyen et long terme sur les mines d’or, Ariane 6 et la biomasse sont positifs. Mais le taux de chômage est deux fois supérieur à celui de l’Hexagone, pour une durée plus longue, et presque trois fois supérieur en ce qui concerne les jeunes.
En réaction, le nouveau secrétaire général revendique des moyens de lutter « à la hauteur de la situation » et un investissement de grande ampleur pour l’économie guyanaise. Il demande aussi aux pouvoirs publics de faciliter l’accès aux études et à l’enseignement professionnel et de lutter contre le décrochage scolaire.
Lutter contre le travail clandestin
Face à la « diminution constante du pouvoir d’achat de la population », FO revendique l’ouverture de négociations salariales interprofessionnelles, dans le prolongement de l’accord de 2009 prévoyant une prime pour les bas salaires, et le maintien et la revalorisation de l’indemnité de vie chère pour les fonctionnaires. L’UD rappelle aussi la nécessité de faire respecter les conventions collectives et le code du travail dans cette région située à plus de 7 000 kilomètres de Paris.
La question du travail clandestin est problématique. Jean-Claude Mailly a rencontré le préfet et le président du Medef pour leur proposer d’inclure des « clauses sociales » dans les marchés publics, afin de protéger les salariés et de lutter contre une concurrence déloyale.
FO s’inquiète aussi de la future collectivité territoriale de Guyane, fusionnant le conseil général et le conseil régional, tant en termes d’emplois que de réduction du champ d’intervention des services publics.
Soulignant un « taux de pauvreté alarmant, notamment des jeunes et des seniors », Christian Dorvilma dénonce « la persistance de la cherté du coût de la vie et l’absence jusqu’à ce jour de solutions efficaces ». Face à la dégradation du niveau de santé et de la précarisation des conditions de vie, FO revendique le développement du service public de santé, une meilleure offre de logements sociaux et des moyens pour la résorption de l’habitat insalubre.