Déjà malmenée ces dernières années, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) est passé à une autre étape d’austérité. Le 12 octobre, le conseil d’administration de la Caisse Centrale de la MSA a approuvé la COG pour 2021-2025 du régime agricole. La COG a été adoptée, par 15 voix pour et 12 voix contre. Jamais, de mémoire de COG, le résultat n’aura été aussi serré
, notent les organisations syndicales dont FO, qui ont dénoncé le projet.
1 000 ETP en moins sur cinq ans
Cette convention d’objectifs et de gestion prévoit la disparition de 750 Équivalents temps plein (ETP), ainsi que le transfert de 250 autres ETP vers les activités autofinancées de la MSA. Au total, ce sont bien 1 000 ETP qui vont être enlevés sur un total de 14 750 salariés
, dénonce Anita Passannante, déléguée nationale FO. D’autant que la convention prévoit aussi une diminution de 5 % par an des budgets de fonctionnement jusqu’en 2025.
Cette sixième COG accentue une tendance déjà ancienne alors que la convention précédente avait imposé à la MSA de rendre 1 300 postes aux tutelles et de baisser ses dépenses de fonctionnement de 15 %. Sur les quinze dernières années, les COG successives ont fait baisser les effectifs de 25 %, soit 4 512 ETP de moins
, pointe Dominique Manissier, secrétaire de la section fédérale FO des organismes Agricoles.
Des conditions de travail dégradées
De fait, ces baisses de budget et d’effectifs impactent lourdement les conditions de travail des agents. Il y a une surcharge de travail et des pressions. Certaines caisses ont imposé des heures supplémentaires le samedi pour rattraper le travail en retard
, relate Anita Passannante. Dominique Manissier souligne lui les incivilités dont sont victimes les agents : Il y a beaucoup de démissions en ce moment.
D’autant qu’il y a un problème dans la rémunération de ces agents, pointent les militants. Sur les 5 dernières années, l’inflation cumulée est de 6,6 % contre 0,4 % de revalorisation du point d’indice, qui n’a pas évolué depuis 2017
, explique la déléguée nationale FO de la MSA. Dans ces conditions-là, comment attirer des nouveaux agents et fidéliser ceux qui sont déjà en poste ? Pour Force Ouvrière, la réponse se trouve dans la mise en place d’une véritable politique salariale.
Une MSA déjà « à l’os »
Dans un contexte économique et social dégradé, alors que les crises sanitaires et agricoles se succèdent, que la pauvreté et la précarité s’amplifient
, le risque est que la MSA soit privée des moyens lui permettant d’assurer sa mission de service public, alors qu’aujourd’hui, le régime agricole est « à l’os » affirme la fédération FEC-FO dans un communiqué. La Mutualité Sociale Agricole, est le deuxième régime de protection sociale en France et concerne 5,4 millions de personnes.