La Poste : les réorganisations du courrier gelées jusqu’à la fin des négociations

Conditions de travail par Clarisse Josselin, FO COM

© Ian HANNING/REA

La Poste a accepté de geler les réorganisations en cours du service courrier jusqu’au 14 décembre, fin des négociations sur les conditions de travail. FO, qui revendiquait cet arrêt, exige des organisations de travail plus soucieuses de la santé des agents que des résultats économiques.

Il aura malheureusement fallu des drames humains pour que la direction de La Poste entende les revendications de FO. Le 27 octobre, elle a accepté de geler les réorganisations en cours au service courrier. Elles reprendront mi-décembre, à l’issue des négociations qui viennent de démarrer sur les métiers et les conditions de travail des facteurs et des encadrants. FO a également obtenu que les comités techniques et les CHSCT qui avaient été maintenus par les directeurs d’établissements soient reprogrammés après l’issue des négociations.

La fédération FO Com alerte depuis plus d’un an la direction sur la détresse des agents. Depuis 2012, les tournées sont systématiquement réorganisées tous les deux ans, en fonction du volume de courrier à traiter, qui diminue en moyenne de 6 % par an. Cette évaluation se fait par le biais d’un logiciel qui calcule la durée d’une tournée et le nombre de tournées nécessaires pour écouler la charge de travail.

La charge de travail s’intensifie

L’utilisation de ce logiciel est totalement dévoyée, il sert à s’affranchir de toutes les normes et cadences et à chasser tous les temps morts, dénonce Martine Buty, chargée du secteur courrier à la fédération FO Com. Tous les deux ans des tournées disparaissent, et sur les autres, la charge de travail s’intensifie, les distances s’allongent. Les facteurs sont obligés de courir ou de ne plus respecter la sécurité routière. 

A l’issue de chaque cycle de deux ans, c’est l’incertitude. Le facteur ne sait pas si sa tournée sera maintenue ou s’il en retrouvera une autre, poursuit Martine Buty. Sinon, il devra assurer des remplacements partout dans le département, on appelle ça les rouleurs. C’est très dur, le nombre de dépressions est en hausse.

Remplacer les postes vacants par des emplois pérennes

L’ouverture des négociations sur les conditions de travail, déjà programmée, a été précipitée après la survenue et la révélation de plusieurs cas de suicides et d’accidents du travail. FO Com exige la mise à plat des organisations actuelles et la prise en compte de la véritable charge de travail. Elle revendique une organisation plus soucieuse de la santé des postiers que des seuls résultats économiques.

Elle demande aussi que tous les postes vacants, notamment des départs en retraite non remplacés, soient pourvus par des emplois pérennes.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

FO COM Postes et Télécommunications