La réforme du bac ne passe pas non plus

Actualités par Evelyne Salamero, FNEC FP FO

© Florent POMMIER/REA

Dans l’Éducation nationale, déjà en ébullition depuis plusieurs mois face à une succession de réformes spécifiques, un nouveau mouvement de contestation contre la réforme du bac vient s’ajouter à celui contre le projet de régime unique de retraite par points.

Le nouveau baccalauréat a commencé. La question est maintenant : comment finira-t-il ? Les premières épreuves communes de contrôle continu (les E3C, dans le nouveau jargon) destinées aux élèves de première ont débuté le 20 janvier et devraient s’étaler sur un mois et demi en fonction des lycées.

Questionné le 21 janvier à l’Assemblée nationale sur les mouvements de mécontentement qui émaillaient déjà leur déroulement, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, assurait : Le contrôle continu se déroule aujourd’hui de façon très sereine […]. Il n’y a pas de désordres particuliers en dehors de ceux créés par ceux-là mêmes qui en parlent. Mais le lendemain et les jours suivants, le nombre de lycées concernés par la mobilisation contre la réforme du bac ne cessait d’augmenter. Blocages et/ou rassemblements – souvent avec le renfort des parents –, grèves de la surveillance et de la correction, refus de transmettre les copies... Malgré la menace d’être sanctionnés, comme l’ont déjà été 4 000 professeurs pour avoir fait grève au moment de la correction des épreuves du bac 2019 en juin dernier, les personnels de l’Éducation nationale multipliaient les initiatives pour exprimer leur opposition à cette réforme. Quelles sont les raisons de cette colère ?

Une réforme dont FO revendique l’abandon depuis l’origine

Cette réforme, dont la FNEC FP-FO (enseignement, culture et formation professionnelle) revendique le retrait depuis l’origine, remet en cause le caractère national du diplôme. La note finale du bac dépend en effet désormais, pour 40 %, du contrôle continu qui prend en compte les notes des bulletins scolaires de première et de terminale (à hauteur de 10 %) et celles obtenues lors d’épreuves communes (à hauteur de 30 %). Les sujets de ces épreuves peuvent varier d’un lycée à un autre. Ils sont en effet choisis par les chefs d’établissement, sur proposition des équipes pédagogiques (professeurs d’une même discipline), qui elles-mêmes piochent ces sujets parmi des centaines proposés par une banque nationale.

Les élèves passent ces épreuves communes dans leur propre lycée ou dans un établissement proche quand leur organisation a été mutualisée entre plusieurs établissements. Elles sont donc organisées sous la responsabilité du ou des chefs d’établissement.

À l’opposition à la réforme sur le fond s’ajoute le constat de son infaisabilité. Des dates d’épreuves connues au dernier moment, une banque nationale de sujets qui n’est accessible que depuis le 9 décembre, des épreuves qui arrivent très tôt dans l’année et donc sans que le programme ait pu être enseigné en totalité, des conditions de surveillance insuffisantes… Personne n’est prêt, nous sommes une génération de cobayes, résumait un élève, le 9 janvier déjà, dans les colonnes d’un journal gratuit.

Le mouvement de contestation contre la réforme du bac est venu s’ajouter à celui provoqué par le projet de régime unique de retraite par points. Dès le 23 janvier, les échos des assemblées générales dans les établissements, recueillis par la fédération FO, laissaient présager une forte participation des personnels de l’Éducation nationale à la journée du lendemain, temps fort de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

FNEC FP FO Enseignement, Culture et Formation professionnelle