La Sécu veut aider les médecins à s’installer dans les déserts médicaux

Protection sociale par Françoise Lambert

Lors de sa dernière réunion sur la future convention médicale avec les syndicats de médecins libéraux, le 25 mai, l’assurance maladie a proposé de recentrer les aides pour inciter les praticiens à s’installer dans les zones sous-dotées.

Réorienter l’aide financière actuellement versée à tous les médecins exerçant dans les déserts médicaux vers les médecins qui vont s’y installer : telle est l’orientation proposée aux syndicats de médecins libéraux par l’Assurance maladie dans le cadre des discussions sur la future convention médicale.

50 000 euros pour attirer les médecins

Alors que l’ « option démographique », autrement dit l’actuel dispositif d’aide financière destiné à attirer les praticiens dans les déserts médicaux, a peiné à convaincre les médecins, la Sécu opte pour une aide recentrée, importante et rapide. Pas moins de 50 000 euros seraient alloués à chaque médecin s’engageant à exercer dans une zone sous-dotée pendant trois ans. Un forfait qui serait versé en deux fois, la première moitié lors de l’installation et la seconde l’année suivante.

Honoraires majorés pour les médecins qui préparent leur succession

La bonification de 10% des honoraires versée à tous les praticiens déjà en place serait supprimée, au profit d’une majoration réservée aux médecins en fin d’activité s’engageant à accueillir un jeune médecin dans leur cabinet.

L’actuelle option démographique n’a pas franchement eu de succès auprès des praticiens. Seuls 190 médecins sur 485 nouvellement installés entre 2013 et 2014 ont adhéré au dispositif, soit 39% d’entre eux. Un faible pourcentage qui s’explique selon l’Assurance maladie par une méconnaissance du dispositif ou encore par un versement trop tardif et inadapté aux nouveaux arrivants.

Pour FO, l’assuré doit être au centre de la convention

« Nous assistons à un empilement de mesures mises en place par l’Assurance maladie sans que nous puissions aujourd’hui réellement déterminer leur degré d’efficacité. Nous manquons de visibilité. », constate Jocelyne Marmande, secrétaire confédérale chargée de la protection sociale, « Si le renforcement de la présence des médecins dans les déserts médicaux est une question essentielle, nous estimons que l’assuré social doit être au cœur des débats. »

La future convention médicale, qui régira pendant cinq ans les relations entre médecins, Assurance maladie et assurés sociaux, fixe aussi et surtout les tarifs des médecins dit « conventionnés » et les choix de remboursement. Les pourparlers ont débuté en février, et les négociateurs devraient entrer dans le vif du sujet en juin. Ils se sont donnés jusqu’au 26 août pour aboutir à un texte définitif, alors que l’actuelle convention médicale arrive à échéance le 26 septembre 2016.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante