La vérité sort souvent de la bouche des enfants de Geneviève de la Bretesche, chez Points, 118 pages, 5,20 €
L’apprentissage du langage chez les plus jeunes laisse aux années de maternelle un goût savoureux quand parfois ce qu’on veut dire se heurte à ce qu’on sait dire. Ainsi, entre l’idée et le mot il arrive qu’une transformation s’opère et donne naissance à… une perle. Confusion sur le vocabulaire, tentative d’explication maladroite, difficultés de prononciation, questions philosophiques, l’enfant partage sa façon d’appréhender l’univers avec des mots à sa façon.
Ce qui nous marque, nous adultes, c’est sa capacité à raisonner malgré son jeune âge et à dire des vérités sans avoir l’air d’y toucher. Dans un style parfois naïf, souvent poétique mais obéissant toujours à sa logique, il nous livre des pensées touchantes et profondes, dont la spontanéité et la franchise renversent avec bonheur un sens des convenances par trop rigide parfois.
Sur le thème de la famille, de la relation au temps et à l’espace, sur la vie, la mort, l’amour, avec le ton sérieux de celui qui sait (on ne la lui fait pas), le grand en devenir nous régale de ces phrases qu’on conserve en mémoire avec nostalgie.
Cet ouvrage en recueille deux cents, toutes plus cocasses les unes que les autres. Ainsi, saviez-vous qu’une centrale nucléaire sert à faire des nuages ou bien que la nuit tombe parce que le soleil la pousse, ou encore que s’il n’y a pas de tigres dans les Alpes c’est parce qu’on ne leur a pas dit où c’est ?
Allez, trois petites dernières, pour le plaisir : « Je voudrais changer ma sœur contre quelque chose de mieux » ; « Il faut que j’aille voir le docteur, la maîtresse m’a dit de soigner mon écriture » ; « Une maman ça ne ment pas mais ça se trompe ».
