Le casse-tête du déconfinement dans les transports

Revue de presse par Christophe Chiclet

© Jean-Claude MOSCHETTI/REA
Article publié dans l’action Coronavirus / Covid19 - Pandémie

Ordres, contre-ordres, rumeurs, informations, bref, la confusion est totale face à ce casse-tête. Aperçu dans la presse.

Le Figaro
Le gouvernement impose la double peine aux opérateurs de transport en commun : faire respecter le port du masque et la distanciation sociale aux passagers. Une obligation cumulée que la France est le seul pays européen à retenir en sortie en confinement, avec l’Italie. Un choix très exigeant dont le Premier ministre, Édouard Philippe, a précisé les conséquences dans le métro parisien : Il faudra condamner un siège sur deux. En réalité, la capacité des transports en commun sera bien plus réduite si on prend en compte les personnes qui voyagent debout dans les trains de banlieue, les métros, les tramways ou les bus. À la SNCF on commence à s’arracher les cheveux : On va gérer les flux mais comment, à quel niveau, on ne sait pas, affirme-t-on à la SNCF. Faudra-t-il placer un agent dans chaque train de banlieue, dans chaque tramway ou bus pour limiter les montées ? Où trouver ce personnel supplémentaire ? Comment éviter les attroupements ? Que faire si un groupe de passagers excédés veut forcer le passage ? Les entreprises de transport n’ont pas de réponses.

Le Parisien
Nous ne sommes pas sortis de l’auberge : Autre réponse concrète, celle du contrôle dans les transports publics, dont la reprise sera conditionnée au port du masque obligatoire, avec capacité d’accueil des passagers réduite de moitié. Comment empêcher les gens de monter dans le métro ?, s’est interrogé le maire de Lyon (Rhône) Gérard Collomb, au titre de l’Association des grandes villes de France urbaine, estimant qu’il faudrait aussi filtrer à l’entrée des stations. Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a laissé entendre que les contrôleurs employés par les régies de transport pourraient avoir des pouvoirs de police.

JDD
Cacophonie : Dans les transports, si le Conseil scientifique exige le respect d’une distance de un mètre entre les usagers, le Haut Conseil de la santé publique avait semblé, dans un avis publié la semaine dernière, exclure cette obligation hors des espaces d’attente et des couloirs du métro. Il recommandait aux passagers de porter un masque grand public dans la mesure où la distance de un mètre minimum ne saurait être respectée. Hier [2 mai], le ministère de la Santé confirmait au JDD que la consigne de laisser vide un siège sur deux dans les métros ne serait pas obligatoire, contrairement à certaines rumeurs. À noter que ladite rumeur est une déclaration officielle du Premier ministre !

Le Monde
Et ce n’est que le début : De la base au sommet, un vent de fronde semble se lever chez les professionnels du transport en commun à l’approche de la date fatidique du 11 mai, qui sonnera la fin du confinement de la France pour cause de pandémie due au Covid-19. Et le grand quotidien du soir de préciser : Ces grands opérateurs de bus, trains, métros et RER ont adressé une lettre d’avertissement, jeudi 30 avril, au Premier ministre, Édouard Philippe – missive dévoilée par Le Point et Le Parisien dimanche 3 mai. Dans celle-ci, ils s’alarment des risques du déconfinement tel qu’il est prévu par le gouvernement, à savoir une obligation de distanciation physique entre voyageurs, en plus du port du masque.

La Croix
Comme ce courrier envoyé au Premier ministre par les opérateurs de transport public, dans lequel ils disent redouter des troubles à l’ordre public et de fortes tensions dans les trains et les métros.

La Tribune
En prime : Des fermetures de stations sont envisagées dans les transports publics afin de réduire les flux de passagers, a annoncé ce lundi 4 mai, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne. Bon courage à tous les usagers !

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante