Le Ceta ne fait pas un tabac

Revue de presse par Michel Pourcelot

Manifestation contre le TTIP et le Ceta, le 20 septembre 2016 à Bruxelles, à l’appel notamment des organisations syndicales belges (FGTB, CSC, CGSLB) avec le soutien de la CES. Phtographie : E. Salamero / FO Hebdo (CC BY-NC 2.0)
Article publié dans l’action Dossier Traités de libre-échange commerciaux

L’accord de libre échange entre l’Europe et le Canada, le Ceta (Comprehensive Economic Trade Agreement) ne rencontre pas un immense succès auprès des opinions publiques européennes bien que moins connu que le TTIP/TAFTA, conduisant les médias à se pencher sur cet acronyme. Aperçus

Libération
« Alors que les manifestations citoyennes s’amplifient ces derniers jours contre l’accord de libre-échange avec le Canada, les ministres européens de l’Economie et du Commerce se réunissaient (le 23 septembre) à Bratislava en Slovaquie pour faire le point sur l’avancée des négociations sur les traités de libre-échange avec le Canada et les États-Unis. Lors d’une conférence de presse, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a annoncé que le traité de libre-échange avec le Canada (Ceta) était "très proche de la ratification". Il devrait être soumis à l’approbation du Conseil européen le 18 octobre prochain ». Y-a-t-il le feu au Ceta ?

La Nouvelle République
C’est peut-être ce qui a poussé « Cecilia Malmström à revêtir son bleu de chauffe ces derniers jours pour défendre l’autre traité, le Ceta, conclu avec le Canada, un texte de 1 600 pages devenu l’objectif prioritaire. A coup d’interviews ou de réunions publiques, elle martèle le message du président de la Commission, Jean-Claude Juncker : le Ceta "est le meilleur accord et le plus progressiste jamais négocié par l’UE" ». Et si c’est une commissaire européenne qui le dit...

Le Monde
Surtout « au lendemain des révélations des BahamasLeaks sur la société offshore cachée de l’ex-commissaire européenne à la concurrence, Mint Holdings Limited. M. Juncker veut obtenir des éclaircissements, de la part de Mme Kroes, sur la société bahamienne dont elle a été directrice de 2000 à 2009, tout en étant en poste à Bruxelles (à partir de 2004) ». Bruxelles-les Bahamas : une ligne transatlantique. M. Juncker n’a pas reconnu le rôle pionnier de sa commissaire, déclarant « nous avons des règles très strictes en place, en commençant par le traité lui-même (le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) et il est important que ces règles soient respectées ». Ce n’est pas Luxembourg que de pareilles choses arriveraient.

L’Express
Quant au TTIP/TAFTA, il a été mis au frais : « Son homologue autrichien, Reinhold Mitterlehner, avait demandé un peu plus tôt que le TTIP soit mis "en sourdine", afin "de le relancer [...] avec un nouveau nom, une meilleure transparence et des objectifs plus clairs". Le TTIP, immense chantier ouvert en 2013, vise à faire tomber les barrières commerciales entre l’UE et les États-Unis, comme les droits de douane ou les restrictions réglementaires qui entravent l’accès aux marchés. Mais ses opposants —ONG, élus de tous bords, syndicats ou militants— l’estiment "dangereux" pour la démocratie, la sécurité alimentaire ou encore les normes sociales et environnementales ». On se demande pourquoi.

L’Obs
Et un TAFTA peut cacher un Ceta (« connu » également sous le nom d’AECG, soit Accord économique et commercial global) : beaucoup d’opposants au TTIP/TAFTA « craignent qu’il ne renaisse à travers un autre projet de traité, moins médiatisé, celui qui porte sur les échanges avec le Canada : le "Ceta" (Comprehensive Economic Trade Agreement). Négocié depuis 2009, le Ceta a fait l’objet d’un accord de principe en octobre 2013, mais le diable étant dans les détails, il a fallu des mois pour aboutir au texte final ». Ce serait bien le diable, si ce n’était pas un bon accord...

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante