Le chômeur, voilà l’ennemi…

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Franck CRUSIAUX/REA

Le durcissement par Pôle emploi des sanctions contre les chômeurs, depuis le 1er janvier 2019, continue deux mois après à susciter des vagues dont la presse s’est faite l’écho, d’autant plus après la récente prise en mains du dossier de l’assurance-chômage par l’exécutif.

La Tribune
À la suite d’un décret paru fin décembre, Pôle emploi a désormais le pouvoir de supprimer le versement de l’allocation chômage en cas de refus successifs d’offres raisonnables d’emploi. La réforme [est] défendue comme plus cohérente par le gouvernement. Surtout plus cohérente avec une idéologie où le chômeur est présupposé fautif.

Sud-Ouest
Si, de plus, il aggrave son cas… En cas de non-respect des obligations (présence aux rendez-vous, recherche d’emploi effective…) la sanction la plus fréquente est aujourd’hui la radiation temporaire : le demandeur ne perd pas son droit à allocation mais ce dernier est différé. Il le récupérera au moment de sa réinscription sur les listes. Dorénavant Pôle emploi peut accompagner, dans certains cas, cette radiation d’une suppression pure et simple de l’allocation, une compétence auparavant du ressort des préfets, qui l’appliquaient peu. Pôle emploi, ton univers impitoyable…

Le Parisien
Rabot au poing, le Premier ministre a indiqué qu’il fallait revoir les règles d’indemnisation de l’assurance chômage pour les salaires élevés. Édouard Philippe a aussi précisé que des décisions seraient prises au printemps concernant cette réforme, avant la publication d’un décret pendant l’été. Un calendrier qui accélère (…). S’agissant des salaires élevés, le Premier ministre a indiqué lors de sa prise de parole à Matignon qu’il fallait revoir notre système qui permet d’obtenir des niveaux d’indemnisation, pour des salaires élevés, trois fois supérieurs à ce qui se passe chez nos voisins. Les syndicats sont opposés à la question de la dégressivité des allocations pour les chômeurs, cadres ou non cadres.

Le Monde
En effet, l’option ne satisfait pas les organisations syndicales. La CFDT n’est pas pour un système de dégressivité, pour aucun chômeur indemnisé, et pas plus pour les cadres, a souligné son secrétaire général, Laurent Berger, Chaque fois qu’on baisse l’indemnisation des demandeurs d’emploi, on baisse leur capacité à retrouver du travail (…). Le secrétaire national du syndicat de cadres CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres), déplore, lui, l’opportunisme de l’exécutif. En indemnisant les cadres au chômage, l’idée est de faire en sorte que les hauts salaires ne sortent pas des systèmes de solidarité pour s’assurer individuellement, mais participent à hauteur de leurs revenus, a défendu le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Yves Veyrier, auprès de Reuters. Si, en contrepartie, on leur dit : Non seulement vous participez, mais vous n’aurez droit à rien, ou à moins, on donne tous les arguments pour faire éclater le système. A se demander si ce n’est pas le but recherché…

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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