Alors que l’UE est enfermée dans des débats sans fin avec les États membres pour savoir si le degré d’austérité est suffisant pour respecter le critère de déficit public, bien loin de toute logique de relance de la croissance, le fonds monétaire international (FMI) dans ses perspectives économiques consacre un chapitre à l’investissement public dans les infrastructures.
Tout en indiquant que la faiblesse de l’activité dans la zone euro (avec des prévisions de croissance en baisse notamment pour la France, l’Italie et aussi l’Allemagne) présente un risque majeur pour l’économie mondiale, le FMI considère que des investissements dans les infrastructures publiques sont nécessaires pour soutenir la demande et que le moment est particulièrement propice pour le faire du fait de la faiblesse historique des taux d’intérêt.
La Confédération européenne des Syndicats trouve ainsi un soutien inattendu à sa revendication d’un plan d’investissement massif en Europe pour relancer la croissance et l’emploi.
Le FMI montre une nette baisse des investissements publics dans les pays développés depuis les années 70 et une nette accélération dans les années 90 et 2000. A titre d’exemple, elle cite une étude sur le retard des investissements dans les infrastructures de transport en Allemagne. Les effets d’une hausse des investissements publics sont ensuite examinés. L’analyse montre qu’une hausse des investissements de l’ordre de 1% du PIB génère un gain de croissance de 0,4% la même année et un gain de 1,5% quatre ans après. En outre, cette hausse des investissements s’autofinance : elle n’accroit pas le ratio de dette publique puisque le gain de croissance compense l’éventuelle hausse de l’endettement.