Le montant de la recapitalisation d’Areva sera connu en décembre

Filière nucléaire par Clarisse Josselin

Les salariés d’Aréva manifestaient le 15 septembre 2015 devant la Tour Aréva à La Défense.
F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0 (www.flickr.com/force-ouvriere/)

L’intersyndicale d’Areva a été reçue le 1er octobre par le ministre de l’Economie. Le groupe nucléaire, contrôlé à 87% par l’État, a enregistré 4,8 milliards d’euros de pertes en 2014 et va supprimer 4 000 postes. Le 15 septembre dernier, 3 000 salariés avaient manifesté devant le siège d’Areva à la Défense pour dénoncer la casse sociale et le démantèlement du groupe.

Le gouvernement annoncera en décembre le montant qu’il compte réinjecter dans les caisses d’Areva. Cette recapitalisation, qui pourrait être de 3 à 3,5 milliards d’euros, ne sera pas effective avant fin 2016. Les besoins du groupe nucléaire en difficulté s’élèveraient de 5 à 7 milliards d’euros d’ici à 2017.

« Accorder 3 ou 3,5 milliards d’euros, c’est la fourchette basse, explique Eric Devy, délégué syndical central FO à Areva NP (filière réacteurs). FO a plutôt plaidé pour une enveloppe de 5 milliards d’euros, pour ne pas avoir à revenir dans deux ans ».

Quant à l’offre définitive d’EDF pour la reprise majoritaire de la filière réacteurs (Areva NP), une cession annoncée par le gouvernement en juin dernier, elle devrait être connue fin novembre. La valeur de l’activité, qui représente 40% du chiffre d’affaires d’Areva, est estimée à 2,7 milliards d’euros. L’entreprise d’électricité s’associera à d’autres partenaires minoritaires. « Emmanuel Macron a assuré que l’objectif était de trouver un pacte d’actionnaires stable, et qu’il n’y aurait pas de découpe de l’activité », poursuit Eric Devy.

Départs en retraite anticipés

Au cours de la rencontre qui a duré deux heures avec le ministre de l’Economie, les syndicats ont rappelé leur inquiétude face à la suppression de 4 000 postes dans les six entreprises du groupe Areva d’ici à 2017. L’objectif est d’économiser un milliard d’euros d’ici à 2018. Pour FO, « les salariés n’ont pas à payer la dette et les erreurs passées ».

La direction s’est engagée à ne procéder à aucun départ contraint. Les négociations d’un accord de groupe sur le plan de départs volontaires se sont achevées le 30 septembre. Si les conditions de mobilité interne se feront au plus haut, c’est surtout sur les départs anticipés que des avancées ont été obtenues.

« Tous les salariés dont la retraite à taux plein tombe au plus tard le 1er janvier 2020 pourront partir de manière anticipée, se félicite le délégué central FO. En ajoutant les 800 ou 900 départs hors plan, l’ensemble des départs pourrait se faire uniquement sur la base du volontariat ». Ce projet d’accord est ouvert à la signature jusqu’à mi-octobre. Pour être validé, il devra recueillir au moins 50% des voix.

L’attention des délégués FO se porte aussi sur les conditions de travail des salariés qui vont rester en poste. « Nous serons très vigilants sur le reclassement de ceux dont le poste est supprimé et qui ne souhaitent pas partir, ajoute Eric Devy. Nous allons également demander une hausse de salaire. Il y a déjà eu deux gels en quatre ans, il faut redonner des perspectives. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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