Il faut dire que le tracé présenté par le patron de la Grande Boucle, Christian Prudhomme, correspond plutôt bien au profil du champion français : beaucoup d’étapes de haute montagne et un kilométrage limité pour les contre-la-montre, même s’il y en aura quand même un par équipes, dès le troisième jour, puis un individuel, la veille de la traditionnelle arrivée sur les Champs-Élysées.
Entre ces deux rendez-vous face au chronomètre, les coureurs arpenteront la Vendée, la Bretagne, le Nord, puis les Alpes et les Pyrénées.
Une foule de terrains de jeux différents
On a voulu varier au maximum les étapes, leur profil et leur longueur, en jouant plus encore avec la distance, en alternant les sites, en proposant de nouveaux cols, en traquant les côtes dans la plaine, en osant à nouveau les pavés, explique Christian Prudhomme. On a essayé de dessiner le Tour le plus intéressant possible.
Au départ de Noirmoutier, en Vendée, les dix premiers jours proposeront bien sûr des sprints – c’est dans la tradition. Mais aussi pas mal de pièges, avec deux étapes difficiles en Bretagne, du côté de Quimper puis de Mûr-de-Bretagne, et surtout une déjà très redoutée 9e étape entre Arras et Roubaix émaillée de quinze secteurs pavés, ces vieux sentiers d’habitude réservés à Paris-Roubaix… Ces premiers jours me font un peu peur, a admis le vainqueur sortant, Chris Froome, qui visera l’an prochain son cinquième succès sur la Grande Boucle. Ce départ sera vraiment nerveux, dangereux. Ce sera crucial.
Les dix derniers jours, eux, seront presque exclusivement dédiés à la montagne. Les Alpes auront droit à trois étapes et pas moins de onze cols, à la fois des nouveautés comme le plateau des Glières ou La Rosière, et de grands classiques tels que la Madeleine, la Croix-de-Fer et l’Alpe d’Huez, réunis dans une somptueuse 12e étape. Quant aux Pyrénées, elles seront forcément décisives puisque placées dans la dernière semaine. On y retrouvera là aussi des habitués de la Grande Boucle, comme le Tourmalet, le Portillon ou l’Aubisque. Mais également une étape étonnante, la 17e : 65 kilomètres, pas un de plus, entre Bagnères-de-Luchon et le col du Portet, et une arrivée inédite et redoutable au-dessus de Saint-Lary-Soulan.
Ce tracé alléchant permettra-t-il à un coureur français de ramener le maillot jaune à Paris ? On attend toujours le successeur de Bernard Hinault, dernier lauréat tricolore en 1985…
Voulue depuis quelques années par le patron du Tour, Christian Prudhomme, la réduction du nombre de coureurs sur son épreuve sera effective en 2018.
Il y aura toujours vingt-deux équipes au départ de Noirmoutier, le 7 juillet prochain, mais chaque formation ne pourra plus aligner que huit coureurs, contre neuf jusqu’ici. En jeu : la sécurité (l’idée étant d’avoir moins de chutes), mais aussi le spectacle, les équipes les plus fortes étant ainsi dépouillées d’un équipier potentiel pour leur leader.