Le plein d’énergie pour 2016 ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

Cette fin d’année 2015 aura été marquée par la très médiatisée baisse du prix de certains carburants mais qu’en est-il plus globalement de ceux de l’énergie ? A l’aube de 2016, quelles conséquences pour l’emploi et la croissance ? Quelques éléments de réponses dans la presse.

L’Express
« Pour l’écrasante majorité des Français, l’année 2015 peut être considérée comme "mauvaise pour la France", selon un sondage publié par Le Parisien/Aujourd’hui en France dimanche 27 décembre : Parmi « une liste de 5 événements "positifs" survenus en 2015 et avec la possibilité de choisir deux d’entre eux », 43% ont choisi « l’essence à son prix le plus bas depuis plus d’une décennie ».

Ouest-France
En attendant, les pétroliers restent en rade, ou même en mer, donnant lieu à « de bien étranges ballets sur l’Atlantique. Des pétroliers qui font demi-tour alors qu’ils arrivent à destination. D’autres qui restent au mouillage sans rien livrer ». En attendant que l’horizon se dégage. Au total, « en cette fin d’année 2015, près de 100 millions de barils de pétrole se baladent en mer. Ils sillonnent les océans ou attendent au mouillage ». Asséchés, les porte-monnaie, eux, regagnent un peu en flottabilité.

Le Parisien
Heureusement car « votre facture énergétique va augmenter. Le gouvernement a réformé la fiscalité des carburants ». Impact sur le pouvoir d’achat d’une famille moyenne, selon la rapporteuse générale du budget à l’Assemblée : « exemple avec un foyer moyen composé d’un couple et de deux enfants. Si cette famille se chauffe au gaz et roule au sans-plomb 95, elle subira à l’horizon 2017 une hausse de fiscalité de 83,95 €. Et si elle a la mauvaise idée de posséder une voiture diesel, le surplus de taxe atteindra les 119,85 €. Pire, si ce ménage se chauffe au fioul, c’est alors 163,20 € de taxes supplémentaires qui viendront grever son budget. Pour échapper à la douloureuse, une seule solution : rouler un peu plus propre (essence SP95-E10 contenant du bioéthanol) tout en se chauffant à l’électricité (une énergie peu productrice, en France, de gaz carbonique). A la clé, une hausse "modérée" d’une trentaine d’euros ». Ou une modération de la consommation.

Le Monde
« Que font les entreprises de cette salutaire bouffée d’oxygène ? Elles peuvent réduire leurs prix de vente et redistribuer ce gain aux consommateurs ou l’utiliser pour reconstituer leurs marges. C’est ce scénario qu’elles ont privilégié, comme en témoigne la remontée de leur taux de marge entre juillet 2014 et juin 2015. Après un point bas à 29 %, il est remonté à 31,2 % de la valeur ajoutée, selon l’Insee, la baisse du pétrole et celle des charges (CICE…) comptant chacune pour moitié ». En tous cas, elles n’ont pas fait de cadeaux pour cette fin d’année.

La Dépêche
« Le patronat continue à demander encore plus de baisse de cotisations, des réformes du droit du travail au lieu de profiter ce qu’il a déjà obtenu », note Henri Sterdyniak, économiste à l’OFVR, l’Observatoire français des conjonctures économiques. « Il n’a pas engagé dans la plupart des branches des négociations avec les syndicats pour discuter des contreparties à la baisse des charges dont il bénéficie. Il est plutôt dans une tactique d’attentisme que de relance. C’est le grand blocage actuellement. Alors que les entreprises ont en partie restauré leurs marges, le patronat ne s’est pas trop engagé en termes d’investissement et d’emploi ». Préférant sans doute mettre son énergie ailleurs...

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante