Le sel n’a plus bonne mine : la tension monte

Consommation par Michel Pourcelot

La note est salée. L’hypertension artérielle (HTA) cause 7,5 millions de décès chaque année dans le monde et 1,1 milliard de personnes en souffrent, un nombre qui a doublé ces quarante dernières années. Ces données alarmantes viennent d’être récemment dévoilées dans un article de la renommée revue médicale britannique The Lancet. Au banc des accusés : l’alimentation et surtout le sel qu’elle contient. Sans qu’on le sache vraiment : 75 % du sel serait ingéré à notre insu. Or c’est l’un des principaux facteurs de l’hypertension, qui augmente le risque de problèmes cardiovasculaires tels que la crise cardiaque ou l’accident vasculaire cérébral (AVC). Il joue également un rôle dans l’ostéoporose en contribuant à éliminer trop de calcium et se trouve incriminé dans la survenue de cancers de l’estomac.

La moitié des Canadiens souffrent d’hypertension artérielle, selon une étude publiée dans l’American Journal of Hypertension, mais la majorité d’entre eux l’ignorent, sciemment ou non. Cette maladie a longtemps concerné principalement les pays développés, mais aujourd’hui elle croît rapidement dans les pays à revenus moyens ou bas. L’Asie représente le continent le plus touché avec près de 590 millions de malades, tandis que l’Afrique est confrontée à une très forte hausse : La prévalence de l’hypertension artérielle est passée de 10 % en 1976 à 21 % en 2006 pour atteindre 30 % en 2015 en Afrique, a souligné début mars un médecin ivoirien, le Dr Véronique Laubhouet Koffi.

Les mines de sel

80 %

C’est la quantité de « sel caché » que nous ingérons à notre insu, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).

L’industrie agroalimentaire raffole du sel pour ses propriétés de conservateur, d’exhausteur de goût et de rehausseur de couleur. On le trouve ainsi dans quantité de plats préparés. Mais le sel se retrouve aussi dans nombre de fromages, de charcuteries et d’eaux minérales. Selon les nutritionnistes, à défaut d’une véritable rééducation du palais, il faut penser à remplacer, ou diminuer, le sel par des assaisonnements à l’ail, à l’échalote ou autres condiments. Les épices et les herbes aromatiques peuvent également constituer une alternative. Quant aux jeunes enfants, il faut éviter de les habituer à manger trop salé. 

 

Recommandation : Pas de petit salé pour les Français
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé le seuil quotidien de sel à 5 grammes par jour, alors que les Français en consommeraient 8,7 et les Françaises 6,7. Chaque année, 2,5 millions de décès dans le monde seraient évités si la consommation de sel était ramenée au niveau qu’elle recommande.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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