Le variant Omicron replonge le secteur aérien dans l’incertitude

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Alors qu’une embellie semblait se profiler depuis l’été dans le secteur aérien, avec une activité remontée à environ 70 % de celle d’avant la crise sanitaire, le nouveau variant Omicron douche tout optimisme.

Alors qu’une embellie semblait se profiler depuis l’été dans le secteur aérien, avec une activité remontée à environ 70 % de celle d’avant la crise sanitaire, le nouveau variant Omicron douche tout optimisme. La situation fluctue en permanence, de nombreux pays ferment leurs frontières du jour au lendemain et les réservations en pâtissent, on peut avoir quelques inquiétudes si cela se pérennise, reconnaît Michaël Dellis, secrétaire fédéral à la FEETS-FO.

Selon l’Organisation mondiale du tourisme, quarante-six destinations avaient complètement fermé leurs frontières aux touristes fin novembre, et cinquante-cinq partiellement. L’heure est de nouveau à l’incertitude et les salariés, placés en activité partielle, en subissent les conséquences.

À l’aéroport de Marseille, un accord APLD, signé en avril 2021, est renouvelé tous les six mois. L’impact financier est important, les primes de présence étant exclues du calcul de l’indemnisation de l’activité partielle. En compensation, FO a négocié une majoration de 5 % pour les salaires jusqu’à deux fois le Smic. En termes d’emploi, les contrats en CDD et en intérim n’ont toujours pas été renouvelés, soit 10 % des effectifs.

Dégradation des conditions de travail

Meriem Meysson, pour FO-Aviapartner, sous-traitant de l’assistance en escale à Marseille, décrit la dégradation des conditions de travail : Nos plannings sont faits en fonction des besoins, parfois je viens pour une vacation d’une heure et demie, et nous n’avons aucune visibilité sur le long terme, déplore-t-elle.

Du côté des compagnies aériennes, Christophe Malloggi, DSC FO chez Air France, évoque une situation économique compliquée, avec des prêts à rembourser.  Tout se fait au fil de l’eau, il y a de l’inquiétude, ajoute-t-il. Il n’y a pas eu d’annonces sur le volet social mais des mesures ont déjà été prises, comme le gel des salaires et le plan de départs volontaires. Dans ce contexte, il dénonce l’accord de libre-échange pour le transport aérien passé en octobre entre l’Union européenne et le Qatar, ouvrant la porte à une concurrence déloyale.

Mais les salariés restent combatifs. Selon un arrêté publié fin novembre, qui fixe la représentativité des organisations syndicales dans le périmètre de négociation du secteur aérien, FO est numéro un avec 24,34 % des voix.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération