Legrand : ambiance électrique sur les salaires

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© Sebastien ORTOLA/REA

Les NAO 2023 sont dans l’impasse chez le leader mondial de l’appareillage électrique, coté au CAC 40 mais qui reste pingre. Sur les sites, les débrayages se multiplient.

Avec des débrayages massifs sur nombre de ses vingt et un sites à l’appel de l’intersyndicale, les 23, 26 janvier et le 2 février (comme à Strasbourg et sur les deux sites normands), la tension sur les salaires est au plus haut chez Legrand (5 000 salariés en France). En cause, les NAO pour 2023 qui ne satisfont pas, comme en 2021 et 2022, pointe Fabrice Gros, DSC adjoint FO, quatrième syndicat représentatif du géant des infrastructures électriques dont le siège est à Limoges. Malgré une inflation à 6 % sur un an, Legrand maintient sa politique salariale piteuse. Tout en arborant une croissance de ses ventes de 19,1 % sur un an (à 6 milliards d’euros) et un résultat net sur les neuf premiers mois de 2022 en hausse de 16,1 % (812 millions). « Depuis des années, Legrand affiche des résultats à deux chiffres », résume le DSC FO, Mohamed Dali, notant toutefois que depuis six ans « au moins » l’entreprise refuse des clauses de revoyure. Ainsi encore en octobre, lors du CSE central. Et de pointer au passage un problème, de taille, relatif à la négociation salariale. Chez Legrand, les NAO ne sont pas centrales mais discutées au niveau des quatre sites limousins. Les mesures décidées sont appliquées à l’ensemble des sites. Système que conteste FO de longue date, insiste Mohamed Dali.

Des propositions pas du tout à la hauteur

Pour ces NAO 2023, au plan national, l’intersyndicale, qui compte FO, demande 10 % de hausse générale : 6 % au titre de 2023, avec un talon de 200 euros pour toutes les catégories, et un rattrapage de 4 % sur 2022 pour compenser l’inflation. Le 26 janvier, la troisième réunion de NAO s’est soldée par un nouvel échec, les propositions de la direction n’étaient toujours pas à la hauteur. Ainsi, pour les non-cadres 4,2 % de hausse générale, avec un talon de 100 euros et une enveloppe de 0,5 % pour les mesures individuelles. S’ajoute 0,4 % pour les promotions et mobilités et 0,1% pour l’égalité professionnelle. Minimaliste. Pour les cadres, elle prévoit une augmentation générale de 2 % et une enveloppe de 2,2 % pour les augmentations individuelles, 0,6 % au titre des promotions et mobilités, 0,1 % au titre de l’égalité professionnelle. Pour chaque salarié de l’entreprise, elle propose une prime de partage de la valeur de 1 000 euros, soit 200 euros de moins que la prime qui en 2022 « était à valoir sur 2021 », ironise le DSC FO. Rien de satisfaisant, donc.
La mobilisation se poursuit.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération