Les Alpes-de-Haute-Provence sous le signe de la résistance

Congrés d’UD par Clarisse Josselin, Michel Beaugas

Nouvelle Commission Exécutive de l’UD FO 04 Stéphane Gavelle à été réélu Secrétaire général.

Le XXVe congrès de l’union départementale des Alpes-de-Haute-Provence s’est tenu le 24 mai à Digne-les-Bains, avec 170 participants, sous la présidence de Michel Beaugas. Stéphane Gavelle a été réélu au poste de secrétaire général.

Résister, résister encore et toujours pour pouvoir le moment venu relancer le balancier dans le sens de la justice, du progrès, du partage des richesses, des conventions collectives, des statuts et des services publics. Voilà notre mission, voilà notre perspective, écrit Stéphane Gavelle, secrétaire de l’union départementale des Alpes-de-Haute-Provence, dans son rapport d’activité. Il a été réélu à l’unanimité pour un quatrième mandat.

L’union départementale s’était fortement mobilisée contre la loi Travail en 2016. Elle avait aussi exigé lors du CCN de septembre 2017 que la confédération FO combatte les ordonnances, la deuxième lame venue tailler un peu plus dans nos droits et ramener le salariat vers toujours plus de précarité, dénonce le rapport d’activité.

Dans ce département rural frappé par la désertification des services publics, le combat lancé en 2014 par FO pour garder un service de Samu Centre 15 est emblématique. Il y avait une volonté de l’Agence régionale de santé de ne conserver qu’un centre d’appel d’urgence, géré à Gap dans les Hautes-Alpes, pour les deux départements, explique Stéphane Gavelle. Grâce à la mobilisation syndicale, on a pu maintenir notre centre 15. Et derrière, c’est aussi le maintien de toute la qualification des hôpitaux de Digne et Manosque, en réanimation ou en traumatologie.

Désenclaver le département pour favoriser l’implantation d’entreprises

D’un point de vue économique, le département des Alpes-de-Haute-Provence est partagé entre un nord rural et un sud plus développé autour de Manosque, qui regroupe 40% de la population. Le secteur d’activité le plus important est celui des services et du commerce. Le département compte deux mastodontes, le spécialiste de produits de beauté L’Occitane à Manosque et le laboratoire pharmaceutique Sanofi à Sisteron. Ce sont des locomotives, à eux deux, ils représentent près de 800 emplois directs, mais ça reste fragile, poursuit Stéphane Gavelle. Nous n’attirerons des entreprises du privé que si nous gardons une trame de service public avec des hôpitaux, des organismes sociaux, le maintien de la CAF ou de l’Urssaf. Le combat de FO pour garder la CPAM à Digne dure depuis plusieurs mandats. Mais nous constatons qu’en maintenant la pression, on parvient à garder ces structures.

L’UD revendique aussi un désenclavement du département, pour favoriser l’implantation d’entreprises. Dans sa résolution, le congrès dénonce une situation de quasi enclaves hors des grandes voies de circulation et des flux économiques qui y sont liés. Il appelle à la remise à niveau et la modernisation des infrastructures ferroviaires et routières en direction du Nord et de Grenoble.

Une autre problématique locale est le départ des jeunes diplômés du département. Il y a des possibilités d’études supérieures en IUT ou à l’école d’infirmier, mais pas obligatoirement du travail pour les CSP+, poursuit Stéphane Gavelle. L’UD attend des projets économiques porteurs d’emplois qualifiés.

FO arrivée deuxième aux élections TPE

En matière de représentativité, FO est arrivée en deuxième place, avec 20.3% des voix, lors des élections TPE en février 2017. C’est six points au-dessus de la moyenne nationale. Localement, plus de 64% des salariés sont employés par une TPE.

Le congrès, dans sa résolution, appelle l’ensemble de ses militants à poursuivre et amplifier la syndicalisation. Quand un salarié se présente sous l’étiquette FO ou qu’un syndicat est créé, on met tout en œuvre pour l’aider, sur tous les terrains, poursuit Stéphane Gavelle. Le congrès a constaté que le travail avait été réalisé dans l’industrie, on est très bien remontés à FO Com, on est en train de se développer dans l’économie sociale et solidaire. Maintenant, il reste à investir la grande distribution.

La priorité concerne la mobilisation pour les élections professionnelles dans la fonction publique fin 2018. Constituer des listes dans toutes les administrations, mener campagne en expliquant les revendications, en rendant compte de leurs actions auprès des l’ensemble des collègues fonctionnaires, voilà ce qui doit occuper nos syndicats dès le lendemain de ce congrès, a encouragé le secrétaire général.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

Michel Beaugas Secrétaire confédéral au Secteur de l’Emploi et des retraites