Les APL plongent, les lingots refont surface

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Michel GAILLARD/REA

L’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune, devrait muter en IFI, impôt sur la fortune immobilière, le 1er janvier2018, dans le cadre du premier projet de loi de finances (PLF) du quinquennat, présenté le 27 septembre en conseil des ministres. Même parmi les partisans mêmes du gouvernement, certains ont estimé plutôt gênant la sortie de cette imposition des yachts et autres lingots. La presse s’en est faite l’écho.

Le Journal du Dimanche
La réforme de l’Impôt sur la fortune, comprise dans le Budget 2018, prévoit de recentrer cet impôt pour les plus grosses fortunes au seul patrimoine immobilier afin de favoriser l’investissement sur le territoire. L’ISF sera d’ailleurs renommé Impôt sur la fortune immobilière (IFI). Exit donc par exemple les revenus financiers comme les dividendes mais aussi les biens de luxe, comme les bijoux, objets d’art, yachts et autres jets privés sans oublier les lingots d’or. Qui comme on le sait participe à l’investissement...

L’Express
À fortunes démesurées, le gouvernement n’a pas fait dans la mesure, en décidant de sortir de l’assiette de l’ISF l’ensemble des valeurs mobilières pour n’y garder que les valeurs immobilières. Soit un manque à gagner de 3,2 milliards d’euros pour l’État, et une baisse de près de 80% des recouvrements.

Le Point
Le chef de l’État se défend de mener une politique pour les riches. On se demande qu’est-ce qui pourrait donc bien laisser à penser une chose pareille. Mais il reste que ce remodelage de l’ISF en IFI est un beau cadeau fiscal aux détenteurs de joujoux luxueux, tels les yachts ou les jets privés. Symboliquement, ce n’est pas facile à assumer au moment où l’on rogne sur les emplois aidés, les APL et les indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse auxquels peuvent prétendre les salariés. Face au critique, le gouvernement a donc amorcé un rétropédalage dimanche. Les ministres chargés de l’Économie et des Comptes publics se sont déclarés ouverts à la possibilité de taxer certains produits ostentatoires, mais sans remettre en cause la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF). Soyons sérieux.

L’Alsace
Car « la réforme de l’ISF était une promesse de campagne du candidat Macron ». Le Premier ministre, l’a redéfendu sur France 2, jeudi soir : Je l’assume. Notre objectif, c’est de faire en sorte que le capital reste en France et même d’attirer des gens, y compris des gens riches, en France.

L’Union
Ce qui est pourtant déjà largement le cas : l’hexagone compterait 579 000 millionnaires, soit près de 11 % de plus qu’en 2016. Résultat, la France n’a jamais compté autant de millionnaires. Notre pays passe pour la première fois devant la Grande-Bretagne (6e) mais derrière les États-Unis (1er), le Japon (2e), l’Allemagne (3e) et la Chine (4e). Sans IDF, qu’est-ce que cela va être ! Cela dit, on n’a pas vraiment l’impression que leurs richesses ont ruisselé sur la France.

Midi Libre
Qu’importe, même si les yachts font des vagues, le cap politique sur l’ISF est le bon : celui de sortir de l’assiette de l’impôt tout ce qui peut être investi au service de notre économie, a déclaré la très versaillaise députée de la majorité Amélie de Montchalin, référente pour le budget à l’Assemblée. « Notre » économie ?

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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